A leur retour de Sepang, où ils disputaient la semaine dernière les trois premiers jours d’essais de l’année, Andrea Dovizioso et Casey Stoner ont pointé du doigt ce qu’ils jugent comme le seul réel problème de la Honda RC212V dans sa version 2011, à savoir des vibrations intempestives du train arrière en entrée de virage.
« Durant ces trois jours, nous avons beaucoup appris sur la moto. Nous avons amélioré le contrôle de traction, le comportement de la moto dans les virages. La seule chose qu’il reste à améliorer, c’est la stabilité au freinage, » estime Andrea Dovizioso, qui détaille : « Je ne parle pas de la roue avant, où je pense que nous avons bien progressé, mais de l’instabilité que nous avons avec la roue arrière. Elle vibre à l’entrée de certains virages. »
« En gros, quand on entre dans le virage et qu’on relâche l’embrayage pour rétrograder, la moto vibre, elle bouge toute entière à l’entrée du virage. Cela nous empêche de nous pencher plus et de freiner plus fort, parce qu’elle continue à vibrer et le contact avec l’asphalte n’est pas parfait, » explique Casey Stoner. « De plus, si la moto ne suit pas parfaitement la piste, le frein moteur et le couple n’aident pas le freinage. Tout a un effet, d’une manière ou d’une autre : à un certain moment, le frein moteur interfère donc trop et bloque la roue arrière. C’est ce qui se passe lorsque l’on voit un pilote Honda entrer dans un virage avec la moto de travers, ou en wheelie. Pour atteindre une excellente performance en freinage, il faut être parfait et éviter le blocage de la roue et le chattering. C’est très difficile à obtenir. »
Andrea Dovizioso estime que le format du virage et le style de pilotage jouent un rôle dans l’apparition de ces problèmes : « Dans certains virages, comme le n°7 [de Sepang] où il n’y a pas besoin de réduire le rythme et où l’on n’utilise pas l’embrayage, les vibrations sont plus fortes. Quand il faut rétrograder de deux ou trois vitesses, on joue avec le patinage des roues et c’est difficile si du chattering apparaît. […] Tout le monde chez Honda a le même problème. Il a plus ou moins d’influence en fonction de l’utilisation que l’on a de l’embrayage et du contrôle de traction, car cela dépend du style de chacun et de la façon dont on travaille avec l’embrayage. C’est un problème qu’a la moto et cela s’améliore ou empire selon le style de pilotage. »
Afin de tenter de résoudre ce problème, Casey Stoner assure avoir presque exclusivement travaillé sur l’embrayage durant les deux premières journées d’essais. « Nous avons avancé sur ce point et nous avons essayé de l’affiner le dernier jour. Ca fonctionne un petit peu mieux, mais nous devrions l’améliorer encore, » estime le pilote australien, en écho au bilan également insatisfait tiré par Andrea Dovizioso qui n’est pas parvenu à régler le problème malgré quelques progrès.
Avant le retour en piste, prévu toujours à Sepang le 22 février, les pilotes Repsol Honda attendent une avancée du côté de l’ingénierie. « [Les ingénieurs] ont travaillé sur de nombreuses zones du set-up et ils ont proposé des solutions depuis les derniers essais, mais je pense que nous pouvons progresser un peu avant la prochaine séance, » estime Casey Stoner. « Nous sommes en mesure d’améliorer un peu la situation avec la configuration et l’électronique, mais nous ne pouvons pas véritablement résoudre le problème. Je pense donc que cela doit être fait à l’extérieur et que les ingénieurs sont les plus aptes à trouver une solution. »
« Nous avons besoin de savoir si cela n’est lié qu’à l’embrayage ou bien si l’électronique a une influence. Le niveau de la moto est vraiment élevé et c’est le seul domaine dans lequel nous avons besoin de progresser, » conclut Andrea Dovizioso.
source : motogp.automoto365.com