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31/03/2006, 06h56
La construction d'un pneu de MotoGP est très complexe.
Le problème n°1 est de concilier la performance et l'endurance, ce qu'a parfaitement réussi Michelin jusqu'à aujourd'hui.
Pourquoi est-il si difficile de concillier ces deux qualités?
- D'abord, il faut savoir qu'au plus une gomme est tendre, et au plus elle chauffe, au plus elle est performante et au plus elle s'use vite.
- Ensuite, les manufacturiers déterminent en fonction des aptitudes de leur gomme à prendre de l'angle des profils très précis. L'ennui est qu'avec l'usure, ces profils changent, changeant du même coup le comportement de la moto. Celle-ci devient généralement plus pataude, moins vive à la mise sur l'angle.
Dans cet esprit, le tri gomme est la solution la plus interessante.
Pour un circuit qui tourne à droite, il sera interessant de choisir une gomme plus tendre sur la gauche de la bande de roulement, moins sollicitée, que sur sa droite. L'avant étant fortement sollicité au freiinage, le centre de la bande de roulement recevra une gomme plus dure que sur les cotés. Celà permet la conservation du profil et la sauvegarde de la vitesse de mise sur l'angle.
De plus, il est interessant doublement de choisir une gomme très tendre sur le coté le moins sollicité du pneu, car en plus de la sauvegarde du profil, celà permet d'avoir une élévation de température plus importante dans les virages à gauche moins nombreux, ce qui est essentiel compte tenu du temps de refroidissement important séparant des virages plus espacés.
En ce sens, le tri-gomme est la solution la plus interessante, même si celle-ci oblige à concevoir un pneu adapté à chaque circuit.
Je ne suis pas convaincu qu'il soit nécessaire d'aller au-delà de trois qualités de gomme pour un pneu en dehors des problèmes de réalisation.
Il n'y aurait d'avantage ni pour la conservation du profil, ni pour la conservation de la température optimale de fonctionnement.
Pour information, nos pneus sportifs de route fonctionnent entre 30° et 70° alors que les pneus de MotoGP fonctionnent entre 70° et 120°. On comprend donc que ces derniers ne doivent pas subir une baisse de température trop importante entre deux virages sous peine de sortir de l'intervalle de température efficace.
La conception des pneus en MotoGP relève d'une technique extraordinairement complexe, et les quelques détails développés ici n'en sont qu'une infime partie.
Salut à tous.
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