MOTOCYCLISME - GP DE FRANCE
Là-haut, sur le podium...

Image © Keystone
Thomas Lüthi compte bien profiter du circuit du Mans, qu'il affectionne particulièrement, pour décrocher enfin un podium qui le fuit depuis deux ans et donner un nouveau départ à sa saison 2008.
C'est au Mans qu'il a remporté son premier GP. C'est aussi ici qu'il a gagné deux fois de suite. Et si c'était là que sa saison 2008 commençait réellement?
Jean-Claude Schertenleib - le 15 mai 2008, 23h00
Le Matin
Il fait chaud, d'une chaleur trop lourde pour qu'elle s'installe. D'ailleurs, les météorologues sont unanimes à nous annoncer un week-end orageux. Un de plus dans la Sarthe. «Ce sera pour tout le monde la même chose.» Thomas Lüthi n'a que 21 ans, mais il maîtrise parfaitement le parler politiquement correct créé par les attachés de presse, ces gens qui sont satisfaits de leur travail lorsque leur «produit» - c'est ainsi qu'ils l'appellent - ne s'exprime plus que par des phrases toutes faites. Avec Tom, ils ont encore du travail. Car, à chaque contrariété, son caractère naturel, qui ne correspond pas vraiment à sa bonne petite bouille de garçon sage, resurgit avec violence.
«Il y a juste un problème: c'est la mémoire. Et plus le temps passe, plus elle diminue»
Thomas Lüthi
Remonté comme un bon coucou suisse
Et des contrariétés, ce n'est pas ce qui lui manque en ce début de saison 2008. «Et j'en ai marre. Assez. Cela ne peut pas durer ainsi», lance-t-il, en regardant là-haut, sur le podium du circuit des 24 Heures, au Mans. «Je connais le chemin pour le rejoindre. Même par coeur, ici. Il y a juste un problème: c'est la mémoire. Et plus le temps passe, plus elle diminue», rigole maintenant Tom. Son dernier podium? Sa victoire au GP de France 125 cm³ 2006. Deux ans, cela ne peut vraiment plus durer ainsi. «Je le sais. Je sais surtout que dans notre catégorie, tout est toujours très serré. Que tout peut arriver chaque seconde. Je sais tout cela, mais je le supporte de moins en moins.»
Tom est remonté comme un bon coucou suisse. Il sait aussi qu'avec ce GP de France commence la vraie saison européenne: six courses en neuf week-ends. 150 points pour celui qui gagnera tout. Combien pour Tom? «J'ai oublié tout ce qui s'est passé jusqu'à aujourd'hui», reprend l'ancien champion du monde. Point final.