GP D'ALLEMAGNE
Tom Lüthi, le couche-tard
Image © Stan Perec
Tom Lüthi a veillé tard pour comprendre ce qui clochait sur sa moto
Après deux jours d'essais difficiles, que réserve la course du jour? «Si je survis aux deux premiers virages, on pourra en reparler», confie Tom
Jean-Claude Schertenleib - le 17 juillet 2010, 21h11
Le Matin Dimanche
«Je n'irai pas me coucher avant d'avoir compris. Et même si cela doit me mener jusqu'après minuit.» La mine de Thomas Lüthi n'est pas aussi réjouie que ces dernières semaines. Au Sachsenring, sur ce tracé si particulier où, il y a huit ans de cela, il avait effectué ses grands débuts en championnat du monde, Tom rame. Et son équipe avec: «Nous cherchons, nous cherchons, et nous n'avons toujours pas trouvé.» Vendredi, jour de grande chaleur, les pneus de sa Moriwaki se transformaient en chewing-gum après quelques tours. Et Tom, alors, disait: «On annonce un changement de temps pour demain. Moi, ce qui me conviendrait bien, c'est une piste sèche, mais une température plus basse.»
Moins chaud, mais..
L'orage de la nuit a exaucé ses voeux. Hier, dans la matinée, les dernières taches d'eau se sont effacées au fil des passages des motos et dans l'après-midi, pour la séance qualificative, le mercure s'est stabilisé vers 25 degrés. Résultat? «Même constat. Quand je balance ma moto sur le côté gauche, l'arrière se déleste. Une fois, j'ai même traversé tout le bac à sable, en ne restant que par miracle sur ma machine. Ce n'est pas vraiment idéal pour la confiance», reprend Lüthi. Mais ce qui l'énerve le plus, Tom, c'est d'avoir compris que pour la première fois de la saison, il tourne en rond. Et son équipe avec: «Dans cette catégorie, où tout le monde dispose de la même motorisation, l'équation est simple dans son énoncé: il faut réussir à régler sa moto pour pouvoir la mener sur les trajectoires que l'on désire, tout en assurant, au moment de l'accélération, la meilleure traction possible. Cela, c'est la théorie. Mais pratiquement, ici, nous n'y sommes pas.»
La nuit, cette longue nuit de travail, a-t-elle suffi? «On aura une ébauche de réponse au warm-up (20 minutes d'essais libres) de ce matin. Après, je déciderai quelle tactique adopter», poursuit Lüthi. Rouler sur la défensive? «Quand on part de si loin sur la grille - 21e chrono = sixième ligne! -, la défensive n'est pas de mise. Il s'agira donc de survivre aux deux premiers virages, parce qu'avec 41 motos en lice, la bousculade semble garantie», ajoute Tom. Qui sait aussi qu'il ne garde que peu de bons souvenirs du Sachsenring: «C'est vrai que ce n'est pas un circuit qui convient très bien à mon style de pilotage. Mais une fois de plus, cette année, tout est nouveau, je me refuse donc de faire la moindre des comparaisons avec le passé.»
Voilà qui est dit. Lüthi, bien rapidement, a rejoint ses techniciens. Le nez plongé dans les écrans d'ordinateur, il cherche. Il réfléchit. Tom, ce 17 juillet 2010, sait qu'il ne va pas se coucher de bonne heure...
LES GRILLES
Hohenstein-Ernstthal.
GP d'Allemagne. Grilles de départ
125 cm3: 1 Marquez (Esp), Derbi, 1'26''053 (153,575 km/h). 2 Espargaro (Esp), Derbi, à 0''543. 3 Smith (GB), Aprilia, à 1''325. 4 Cortese (All), Derbi, à 1''334. 5 Krummenacher (S), Aprilia à 1''427. 6 Vazquez (Esp), Derbi, à 1''594. 31 pilotes en lice et qualifiés pour la course.
Moto2: 1 Iannone (It) 1'24''982 (155,510 km/h). 2 Tode (All) à 0''673. 3 Elias (Esp) à 0''682. 4 Simon (Esp) à 0''776. 5 Talmacsi (Hon) à 0''790. 6 Corsi (It) à 0''848. Puis: 9 Aegerter à 1''046. 21 Lüthi à 1''510.
41 pilotes en lice et qualifiés pour la course.
MotoGP: 1 Lorenzo (Esp), Yamaha, 1'21''817 (279,80 km/h). 2 Stoner (Aus), Ducati, à 0''024. 3 Pedrosa (Esp), Honda, à 0''131. 4 Dovizioso (It), Honda, à 0''446. 5 Rossi (It), Yamaha, à 0''578. 6 Barbera (Esp), Ducati, à 0''637. 17 pilotes en lice et qualifiés pour la course.