GP DE LAGUNA SECA
Appelez-le Valentino Rosso!

Image © Keystone
Valentino Rossi sur une Ducati: le 8 novembre prochain, à Valence, ce ne sera plus qu'un photomontage
«Le» transfert de l'année sera officialisé le 16 août, au lendemain du GP de la République tchèque. Tous les détails du passage de Valentino Rossi chez Ducati sont pourtant réglés depuis dix jours. Alors pourquoi attendre?
Jean-Claude Schertenleib - le 24 juillet 2010, 22h35
Le Matin Dimanche
Le sportif le plus aimé, le plus connu et le plus payé d'Italie qui rejoint la dernière marque de motos qui perpétue le mythe de la perfection transalpine en matière de haute technologie mécanique: c'est un événement dont on ne mesure peut-être pas encore la portée. Valentino Rossi pilotera bel et bien une Ducati Desmosedici ces deux prochaines années en MotoGP: ce sera désormais Valentino «Rosso», le rouge, couleur de toutes les passions, de tous les excès. Couleur de l'amour, aussi.
Pour mieux mesurer les enjeux, rien ne remplace les chiffres: dimanche dernier, durant la retransmission sur Italia 1 du GP d'Allemagne, la moyenne de téléspectateurs a été de 5,5 millions; lors des quatre courses précédentes, alors que Valentino Rossi était absent pour cause de blessure, la même valeur était tombée à 4,8 (GP d'Italie, le lendemain de l'accident), 4,3 (GP de Grande-Bretagne), 3,7 (GP de Catalogne) et même 2,5 millions (GP des Pays-Bas, mais la course se déroule le samedi et non le dimanche). Faites vos calculs, en moyenne, toujours, Valentino Rossi «vaut» 1,5 million de téléspectateurs à lui tout seul.
Tout le monde est conscient depuis longtemps de l'importance du phénomène... sauf son employeur actuel, Yamaha, qui vient de commettre, sept ans plus tard, la même erreur que Honda (le plus grand constructeur au monde était persuadé qu'il n'avait pas besoin de Rossi pour gagner, l'Italien était alors parti chez Yamaha pour redonner le goût de la victoire à la marque aux trois diapasons). L'erreur? Croire que Rossi est remplaçable (par Jorge Lorenzo, en l'occurrence).
On ne chante pas avec le roi
«Je ne sais pas pourquoi les dirigeants de Yamaha ont voulu baisser mon salaire. Peut-être parce que je suis devenu trop vieux pour eux?»: par cette boutade lancée il y a quelques jours, Valentino Rossi a rappelé une règle de base dans son mode de fonctionnement. On ne chante pas avec lui. Enfin, on ne le fait pas chanter... Homme aux défis perpétuels, Rossi a vu les signes s'accumuler ces derniers mois. Le chantage financier a été l'élément déclencheur de tout le processus.
Le rôle du groupe Fiat
Restait à passer aux détails.
L'argent? Pas de soucis, son transfert permet à Ducati de poursuivre sa collaboration avec «Marlboro».
La technique? Jeremy Burgess et son équipe vont le suivre, comme ils l'avaient déjà suivi de Honda chez Yamaha.
L'avenir? C'est le coup génial de l'accord: Valentino Rossi emporte dans ses bagages le partenariat du groupe Fiat, groupe qui s'assure ainsi à long terme les services d'un Valentino qui sera toujours plus «Rosso». Car, après Ducati, il y aura Ferrari.
L'ultime détail
Les pièces du puzzle sont rassemblées, bien imbriquées, ne reste plus qu'à présenter l'oeuvre au public. Le GP de Laguna Seca de ce dimanche étant très important pour Yamaha sur le plan commercial, la paix des braves a été signée entre les différentes parties: Valentino Rossi ne dira rien sur son futur avant le lendemain du GP de la République tchèque (donc le 16 août). Le prix de ce mutisme? Le roi sera libéré de ses obligations actuelles dès le lendemain du dernier GP de la saison: le 8 novembre, à Valencia, Rossi pourra ainsi monter pour la première fois sur la rouge Ducati.