Lüthi: «Maintenant, je sais où j'en suis»
MOTOCYCLISME
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Thomas Lüthi a jeté l'éponge sur le circuit d'Austin, au Texas. Dans une interview exclusive au matin.ch, il dit ne rien regretter. Mais il avoue qu'il n'est pas sûr du tout de pouvoir rouler dans deux semaines, à Jerez de la Frontera.
Par Jean-Claude Schertenleib.
Tom, c'était trop, trop demander à votre corps?
Oui, cela ne va tout simplement pas. Je suis déçu, abattu. Entre les deux séances d'essais, j'ai reçu des piqûres anti-douleurs, mais cela ne suffit pas. La force me manque, tout simplement.
A quel point?
Cet après-midi, en quatre tours, j'ai perdu deux fois l'avant, tout simplement parce que je n'ai pas la force nécessaire pour balancer ma moto comme je le désire, pour l'inscrire dans les virages. Dès qu'on sort de la trajectoire, c'est très glissant; eh bien, l'avant partait, je ne pouvais rien faire. Pas assez de force pour réagir. Donc, je me suis arrêté. Il était hors de question de tomber une nouvelle fois.
On est obligé de vous poser la question: était-ce la bonne décision de venir au Texas?
Oui, je suis toujours persuadé que c'était la bonne décision. Si j'étais resté à la maison, dans mon sofa, sur mon mountain bike ou en salle de force, je n'aurais pas répondu à la question essentielle: où j'en suis? Désormais, c'est fait et c'est très important pour ma tête.
Et où en êtes-vous?
J'ai encore beaucoup de travail, énormément de travail à effectuer. Je ne pouvais pas simuler cette situation, je devais essayer. Malheureusement, cela ne va pas et ce n'était bien sûr pas du tout mon but de venir ici pour renoncer après une séance et quatre tours.
Jerez, dans deux semaines?
J'y serai de toutes façons, puisque nous aurons la présentation des nouvelles couleurs de notre team. Mais il m'est impossible ce soir de dire si je pourrai ou non tenir ma place; peut-être que je ne me déciderai que le jeudi soir. Dans tout ce malheur, j'ai une immense chance: je peux décider quand je reviens, personne ne me pousse.
Vous parlez d'un manque chronique de force? L'épaule? Le coude?
L'épaule est ok. Je l'ai attachée pour rouler, mais elle ne me pose plus de problèmes. Les soucis viennent du coude; j'arrive désormais à plier assez mon bras, mais j'ai perdu trop de musculature.
Vous avez profité du voyage pour vous entretenir avec les médecins de la Clinique mobile. Qu'ont-ils dit?
Ils ont d'abord été très étonnés quand ils ont appris que je tentais ma chance. Puis, ils m'ont confirmé que tout avait été parfaitement fait en Suisse, qu'il fallait juste du temps pour retrouver tous mes moyens. (Le Matin)

Sage décision