HISTORIQUE QUARTARARO

IL L’A FAIT !! Fabio Quartararo s’est imposé pour la première fois en MotoGP ce dimanche 19 juillet 2020 sur le circuit de Jerez. Plus de vingt ans après, la France a enfin un successeur à Régis Laconi. Tout simplement historique.

Les français attendaient cela depuis deux décennies. Voir un des leurs sur la plus haute marche de la catégorie reine. Alors que les pilotes roulaient encore à l’époque sur des 500cc, Régis Laconi s’était imposé à Valencia. Depuis, que ce soit Olivier Jacque, Randy de Puniet, Johann Zarco ou Fabio Quartararo, personne n’avait réussi à faire mieux que 2^ème sur une course. Cela est passé proche à plusieurs reprises pour Zarco en 2017 ou 2018 et pour Quartararo en 2019 mais non, il y avait toujours un pilote plus rapide que nos petits bleus.

Mais cela est maintenant de l’histoire ancienne. Fabio Quartararo a mis fin à cette disette après un GP en cavalier seul pour s’imposer avec plus de 4 secondes d’avance sur Maverick Vinales et quasiment 6 sur Andrea Dovizioso le vice-champion du monde en titre.

Alors qu’il avait réalisé la pole position hier, Quartararo s’est élancé difficilement reculant jusqu’au quatrième rang alors que Maverick Vinales, Marc Marquez et Jack Miller étaient plus rapides. Rapidement le français arriva à prendre le dessus sur le pilote australien puis a rejoint les deux espagnols. Le premier tournant du Grand Prix arriva au 5^ème tour avec la sortie de piste de Marquez qui rattrapa in extremis, comme à son habitude, une chute certaine. Dix secondes de perdu pour le champion du Monde qui répartit en dernière position, mais cela ne l’empêcha pas de commencer une remontée époustouflante. Comme on a pu le voir dans le passé (en Moto2 notamment, ou en Argentine il y a quelques années), Marquez slaloma entre ses adversaires, laissant voir la domination de l’octuple champion espagnol.

Devant, Maverick Vinales qui avait fait le choix de l’option du pneu soft avant (tout comme Valentino Rossi) menait la course, puis fut vite dépassé au 8^ème tour par Fabio Quartararo. Le français arriva rapidement à s’échapper, laissant l’officiel Yamaha se faire dépasser par Jack Miller.

Quartararo put ainsi commencer ce qu’il sait faire de mieux. Aligner des tours chronos de haut vol, prendre ses propres trajectoires toujours aussi pures, et creuser l’écart sur ses adversaires. Depuis plusieurs années le français a l’habitude de tourner seul en piste plutôt que de prendre des roues, et cela a payé aujourd’hui.

Pendant ce temps-là, Marc Marquez eut beau aligner les meilleurs chronos, son retard était trop conséquent pour espérer rattraper le pilote français.

Ce qu’on espérait depuis plusieurs mois allait enfin arriver. Personne n’allait pouvoir contester la victoire au jeune niçois. Cette fois, pas de Marquez dans le dernier tour pour lui voler la vedette. Mais comme il ne se refait pas, le pilote Honda voulait marquer cette course de son empreinte. Dépasser tout le plateau en 15 tours ? Cela ne lui faisait pas peur. Personne ne pouvait résister jusqu’à remonter sur la troisième marche du podium au 21^ème tour sur 25. Alors que Vinales n’allait être qu’une formalité à dépasser, Marc Marquez chuta très lourdement au virage 11. Là même où il y a 21 ans Mick Doohan mis fin à sa carrière. Le pilote Honda Repsol se releva difficilement, puis nous vîmes rapidement que son bras était touché. Son cri de désespoir et de colère pouvait laisser apparaitre la déception, mais quand quelques minutes plus tard, Marquez fut allongé sur une civière, on se douta de la mauvaise nouvelle. Fracture de l’humérus et une opération prévue ce mardi. Un coup dur pour le championnat qui avait déjà perdu Alex Rins lors des qualifications et Cal Crutchlow lors du warm up. Soit trois prétendants sérieux aux podiums et victoires.

Quartararo n’avait plus qu’à gérer son avance et profiter lors du dernier tour pour enfin faire retentir la Marseillaise. Malgré un GP à huis clos, sans spectateurs, sans proches autour de lui, Quartararo fut félicité par le paddock lorsqu’il rentra au Parc Fermé. Les techniciens Moto3, Moto2 et MotoGP étaient devant leur box dans la pitlane pour applaudir le nouveau vainqueur MotoGP.

Malgré les masques, on pouvait voir la joie des techniciens de l’équipe Petronas ainsi que celle d’Eric Mahé, le manager qui trouva les guidons pour Quartararo sur ses trois dernières années.

Le petit génie de 2013, quand il remporta le titre du Championnat d’Espagne à tout juste 14 ans, a bien grandi. Il n’a pas pris le chemin le plus court, a zigzagué pendant quatre saisons avec quelques hauts mais surtout beaucoup de bas, mais aujourd’hui, il peut le dire : « Vainqueur en MotoGP ».