Nico Terol en pôle position sur un circuit qu’il affectionne et devant son public. Tout le monde s’attendait encore une fois à une domination sans partage du pilote Aspar. Même si Vinales s’est imposé au Mans, Terol parait toujours au dessus des autres.
Mais dès le départ, rien ne se passe comme prévu. Vinales auteur d’un très bon premier tour, prend rapidement la tête et creuse un bel écart rapidement. Derrière Terol est deuxième devant Faubel, Zarco (bien remonté dans le premier tour après un départ encore très moyen) et Efren Vazquez.
Mais Zarco est déchainé sur une piste encore humide. Il lâche rapidement son coéquipier et Faubel qui déçoit de plus en plus. Au 5ème tour Zarco roule 1 seconde plus vite que Terol et Vinales et remonte sur les deux hommes de tête. Un groupe de trois pilotes est ainsi créé. Derrière Faubel, Cortese et Vazquez sont déjà plus loin et ne pourront pas revenir.
Les tours suivants ne sont pas des plus passionnants, Vinales menant jusqu’au 9ème tour devant Terol et Zarco mais lâche ensuite la tête et se retrouve 3ème. Les deux hommes de tête roulent plus rapidement que le reste du plateau, augmentant leur rythme de tours en tours et étant une seconde plus vite que lorsque Vinales menait le groupe.
Puis arrive les trois derniers tours. Nico Terol en a marre de mener la course, il décide comme au Mans de laisser passer son poursuivant, de se mettre dans sa roue et ainsi l’observer pendant 1 tour. Zarco est plus lent, perd du temps, mais l’avance des deux hommes sur Vinales leur permettent de s’observer.
Terol est bien plus rapide en ligne droite et peut passer Zarco sans problème mais il freine pour ne pas prendre la tête. Arrive le dernier tour, Terol décide de ne plus laisser Zarco devant et le passe sans soucis avant de prendre quelques mètres d’avance. Tout le monde voit donc Terol gagner facilement mais l’espagnol n’est pas encore un grand pilote, loin de là, et on comprend mieux pourquoi il n’est pas encore champion du monde et souhaitait rester en 125cc avant de passer en Moto2. Il voulait absolument être champion du monde et avec les départs de tous ses adversaires depuis plusieurs saisons, il est donc le grand favori pour la couronne mondial. Mais après six saisons dont cinq sur des motos officielles, et étant le plus expérimenté sur la piste, il nous a montré aujourd’hui qu’il pouvait se faire doubler deux fois de suite dans le dernier virage d’un GP.
Aujourd’hui Johann Zarco nous a montré dans le dernier tour que malgré son retard et malgré la différence de vitesse de pointe, il pouvait faire jeu égal avec Terol au niveau du pilotage pur. Dans le dernier virage (là même où Rossi nous avait fait un dépassement mémorable sur Lorenzo il y a deux ans) Terol essaie de fermer la porte mais se rate et laisse un passage pour Zarco, le français faisant l’intérieur et arrive à passer en fin de virage alors que les deux pilotes sont sur le vibreur. Avec une trajectoire extérieur Terol ne peut rester sur la piste et est obligé de continuer dans l’herbe, Zarco remportant sa première victoire sur un dépassement de légende. Comme on le voit depuis des décennies en GP, les motards n’ont peur de rien et ne pensent qu’à la victoire, les carénages touchés étant monnaie courante dans ce monde et plusieurs fois les drames nous ont rappelés la dangerosité de ce sport. Les pilotes le savent en prenant le départ mais aiment la course et la bagarre, ils ne pensent aucunement à ce qui pourrait se passer lors d’une chute.
Mais aujourd’hui le GP avait lieu en Espagne, dans un championnat organisé par des espagnols et Zarco a osé dépasser le favori espagnol en forçant le passage. Grosse erreur de la part du français. On ne peut aujourd’hui battre un espagnol, encore moins en 125cc et encore moins quand le pilote est de l’équipe Aspar. Le grand patron de l’équipe, habitué aux réclamations dès que la course ne se déroule pas comme prévu, est furibond dans son stand mais sera heureux moins de cinq minutes plus tard. Zarco est honteusement pénalisé de 20 secondes et rétrograde à la 6ème place. Le public espagnol toujours aussi fair play quand il ne s’agit pas d’un des leur siffle Johann qui savoure sa première victoire mais explose de joie lorsque la pénalité tombe. Terol est fou de joie dans le parc fermé, saute dans les bras de son équipe comme s’il venait de réaliser la course de la décennie, comme s’il devenait champion du monde. Mais il remporte seulement une course sur tapis vert après une décision honteuse des commissaires de pistes. Aujourd’hui Johann Zarco est le vainqueur moral de cette course. Tout cela n’est que dérisoire mais les étrangers dans le paddock comprennent de plus en plus que la fronde mené par les espagnols en MotoGP contre Marco Simoncelli paie même en 125cc.
Chacun savoure une victoire comme il le souhaite, mais aujourd’hui Terol aurait du faire profil bas, gagnant seulement grâce au pouvoir de son patron sur les instances dirigeantes et au fait de sa nationalité. On avait vu lors du GP de France une sanction très sévère envers Marco Simoncelli, coupable d’un dépassement forcé sur Pedrosa. Aujourd’hui on se demande quelle est la place du sport dans ce business espagnol. On repense aux bagarres entre Kenny Roberts et Barry Sheene, entre Kevin Schwantz, Wayne Rainey ou Mick Doohan ou même entre Max Biaggi et Valentino Rossi. Aujourd’hui tout cela parait bien loin, tout n’est question que de pénalité pour départager des pilotes devenus plaignants. Aujourd’hui en 2011, on se demande si les teams ne doivent tout d’abord pas avoir de sponsors influents et des ténors du barreau plutôt que de bons pilotes.
Le sport n’en sort pas grandi. On préfère penser aux pilotes comme Colin Edwards qui souhaitait remonter sur sa machine malgré une fracture de la clavicule, aux Rossi ou De Puniet qui un mois après une fracture tibia péroné sont revenus en piste, à Dani Pedrosa qui malgré des fractures aux chevilles a pris le départ d’une course le lendemain pour monter sur le podium.
Ces pilotes sont de grands hommes sur la piste. Mais la course n’est jamais terminée une fois le drapeau à damier abaissé.
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tout est bien dit ! bravo
Parfaitement résumé…
Honteux marre de ces espagnole qui font la pluis et le beau temps…ra le bol
Pourquoi ne pas faire des epreuves avec que des espagnols ??
peut-on encore tolérer des situations comme celle ci lorsque l’on est pilote??
4 grand prix en espagne , pourquoi pas un 5eme ??
Je pense que avant que la saison commence, les espagnols sont deja avantagé, alors quand quelqu’un comme zarco met tous son talent en evidence, meme si l’action est virile, on ne lui laisse meme pas une deuxieme place, SCANDALE ……..
C’est sur que lorsque l’on touche un pilote espagnol et en plus du team aspar, la direction de course, elle aussi espagnole bien sur, prend la decision qui s’impose .
Courage a tous les pilotes non-espagnols, soyez solidaires, et les gaz en grand pour laisser ces « petits champions » derriere vous….
C’est carrément honteux ; elle est ou l’impartialité la dedans; il ne l’a pas touché les deux sont allés sur l’herbe synthétique sans tomber. On est en sport moto ou en formule 1 la ! Il y a parfois des accrochages ou les pilotes se blessent et ils ne sont même pas sanctionnés alors que c’est souvent du à des erreurs de pilotage car les pilotes sont à la limite c’est considéré comme des faits de course, par exemple aujourd’hui Sofuoglu sur Simon. Ici Zarco a parfaitement pris l’intérieur en attendant le dernier virage, c’était une manœuvre magistrale il n’a rien à se reprocher ! De toute façon quand on voit que les 3/4 des pilotes sont espagnols que la plupart des sponsors sont espagnols et qu’ils ont 3 courses se déroulant en Espagne pendant le championnat on ne peut pas dire que les commissaires sont impartiaux et qu’ils n’avantages pas les pilotes espagnols. Aujourd’hui le vainqueur moral de cette course c’est bien Yohann.
On est habitués avec le comportement anti-sportif des Espagnols. Rien à voir avec la moto, mais le cycliste Alberto Contador n’aurait jamais dû participer au dernier Tour de France suite à son implication présumée dans l’affaire Puerto (une vaste opération de dopage par transfusion sanguine mise en place par le Docteur Fuentes). Le roi d’Espagne a crié au scandale et les instances dirigeantes internationales de cyclisme ont levé l’interdiction de Contador… Cela dit, il n’a rien fait sur le Tour 2011 … comme par hasard !!