A moins de 30 jours de la 1ere course Motogp au Qatar et à un mois pile du Bol d’Or, Christophe Guyot, sympathique team Manager du GMT94 nous accorde une interview de Pré-saison, en deux parties, pour mieux nous parler du team dans cette compétition, de Simon Danilo qui fera ses débuts en RedBull Rookies cup et de la nouvelle saison qui approche.
-Bonjour Christophe comment ça va ? quel a été le programme après la dernière manche a Doha (victoire du GMT94) et le Salon de la moto ???
Ca va très bien merci ! Depuis Doha nous travaillons sans relâche au développement de notre YAMAHA R1. L’arrivée de l’électronique et de l’anti-patinage nous occupent bien !
– Le bilan de cette année 2011, du GMT94, de votre travail avec Simon et Jules Danilo puis aussi en tant que consultant au coeur du Motogp ?
En endurance, nous terminons 3ème du championnat du monde d’endurance. Une belle récompense après l’énorme frustration au Mans ou nous pensions jouer la victoire et où nous n’avons finalement pas existé. Et de grands moments comme les podiums en Espagne, au Qatar et de belles performances au Japon. Avec Jules et Simon Danilo, nous nous sommes régalés. Le premier termine vice-champion de France, le second est vice champion de France cadet. Enfin, Simon entre dans la cour très fermée des pilotes pour la Red Bull Rookies cup 2012. Quant à Eurosport, c’est évidemment de bons moments sur les circuits mais aussi à Issy les Moulineaux avec Rémy Tissier.
– Avec toutes vos casquettes, à quoi ressemble une journée de Ch.Guyot ??
J’ai une journée comme tout le monde. Je vais au bureau le matin, j’y reste souvent entre midi et deux et puis l’après- midi, et le soir aussi. Souvent ces journées sont entrecoupées de rendez vous ou d’activités que je mène à Ivry sur Seine, ou en région parisienne. Je m’y rends été comme hiver avec ma FZ1. Je me déplace également chaque semaine à l’atelier qui se trouve à proximité de Poitiers. Dans ce cas, je pars assez tôt pour y être à 9H. Parfois j’y reste deux jours, sinon j’en repars vers 18H. Chaque semaine j’ai aussi des déplacements en province, à Clermont Ferrand, à St Etienne, au Mans, à Nevers, à Toulon… Ou encore à l’étranger, en Belgique, en Espagne, en Italie etc…Je privilégie maintenant les déplacements en train plutôt que la moto ou l’avion car cela me permet de travailler ou de me reposer quand les nuits sont courtes.
– Où trouvez vous le temps nécessaire et cette motivation ?
La motivation ne m’a jamais quitté. J’aime tellement ce que je fais. Je mesure la chance de vivre ce que je vis. De voyager, de faire de la moto, de pouvoir encore piloter notre R1, d’être au cœur des GP ou du SBK, de vibrer sur les courses, de rencontrer tant de gens différents, d’avoir une écurie performante en endurance est excitant et prenant. Les rencontres avec les jeunes des lycées, les conférences dans les entreprises, l’accueil de public lors des évènements, l’intégration de stagiaires au sein de la structure, les nombreux projets en direction de la jeunesse que nous menons, ou encore l’école de pilotage du circuit Carole, sont tout autant de moments passés à partager ce que nous vivons et qui renforcent cette motivation.
J’y mets tout mon temps parce que je ne le vis pas seul. Ma femme est très proche de moi. Nous avons commencé la course ensemble. Elle l’aime autant que moi. Nous sommes ensemble au bureau, nous sommes ensemble sur les courses, et elle s’occupe de tout lorsque je ne suis pas là. C’est grâce à elle que j’ai tout ce temps. C’est aussi grâce à mon équipe sans qui rien ne serait possible.
– Revenons a Simon, comment vs organisez-vs sur un week-end avec votre pilote et comment allez vous gérer ça en plus de votre emploi de consultant ??
Nous avons aidé Simon à atteindre son rêve. Il sera le seul pilote français dans cette catégorie qui est l’antichambre des GP. Maintenant il n’a plus besoin de moi. La Red Bull Rookies cup interdit la présence d’un manager ou d’un coach qui viendrait perturber une pédagogie bien déterminée. Je trouve que c’est bien.
– Quels sont les objectifs fixés ?
Pour Simon, aller en GP bien sûr.
– Doit-il apprendre ou essayer de jouer rapidement avec les meilleurs, voir viser le podium ??
Je ne veux pas perturber le cours des choses. C’est maintenant Peter Clifford, le patron de la Red Bull que Simon doit écouter. Il doit appliquer, et suivre toutes les consignes qui lui seront demandées. Cela ne sera pas facile. L’environnement, les médias, les pairs, sont souvent amenés à perturber ce déroulement logique.
– Pensez vous vous servir des bases, voir du fonctionnement des autres pilotes français qui ont fait cette Red Bull Cup ?
Johann Zarco a remporté la Red Bull Rookies cup 2007. Il est en GP aujourd’hui. Simon doit s’inspirer de la méthode et de l’état d’esprit qui l’ont amenés à ce niveau.
– L’engagerez vous encore auprès de son frère encore en FSBK, ou ne vaut-il mieux ps qu’il roule en CEV ?
Simon devrait s’engager sur des épreuves du championnat de France. C’est là que se trouve notre public. Pour moi, il n’a pas besoin d’aller en CEV car il est déjà dans la filière idéale avec la RB Rookies cup.
– Pour un jeune pilote de son age, 15ans, l’objectif est-il de faire une saison et enchainer l’année d’après directement en Moto3-CEV ou mieux en Mondial ??
Il n’a que 14 ans. Il est très jeune. Réussir 2012 serait de reconduire sa participation à la Rookies cup 2013. C’est là l’objectif. Car il n’aura pas l’âge pour aller en GP l’an prochain.
– S’il venait a être recruté, continuerez vous a ses cotés comme le fait Fellon avec Zarco par exemple, ou continuerez vous ce travail de formation-détection avec son frère voir un autre nouveau pilote ???
Notre vocation est de répondre présent lorsqu’un jeune nous sollicite. C’est ce que nous avons fait pour Jules et Simon. Mon métier et mes compétences ne sont pas de détecter. Pour 2012, nous aidons le jeune Alex Plancassagne à revenir au niveau qu’il avait après avoir remporté les promo 600 et qu’il a perdu après une grosse chute. Nous soutenons également le jeune Florent Tourné qui mérite beaucoup ou encore l’équipe de Loïc Dillet qui engage quatre très jeunes en 600 cup avec des Yamaha R6.
– Quelles sont, à cet age là, les forces et faiblesses de Simon dans une nouvelle compétition et face a beaucoup d’inconnus ?
Simon est programmé pour être pilote moto. Il ne pense qu’à ça. Il en a le talent. Il en a l’envie. Il en a aujourd’hui l’opportunité. Il lui faut juste renforcer sa motivation pour l’école. C’est encore plus important aujourd’hui qu’il a choisi une voie qui ne peut accompagner toute une vie. Je serais très heureux et fier qu’il réussisse.
A très bientôt
Christophe
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