Lécurie Tech 3 a de quoi voir cette saison sous les meilleurs auspices. En plus davoir intégré dans sa structure le rookie le plus en vue de la catégorie (Ben Spies), il semble que Yamaha ait réussi à sortir un moteur aussi fiable que puissant. Peut-être le meilleur du plateau au vu de la superbe prestation des Yamaha boys à Sepang (lusine place ses quatre pilotes dans le top 6).
Hervé Poncharal, boss du team tech 3, raconte
La nouvelle M1 semble très performante
« On était tous pilotes et techniciens un peu dans lexpectative concernant la nouvelle réglementation sur les moteurs. On se souvient quà partir de Brno, on avait droit à cinq moteurs pour les sept dernières courses. Les quatre pilotes Yamaha ont alors dit que le moteur avait un peu perdu en puissance et on ne savait pas trop à quoi sattendre en arrivant à Sepang, sachant quon devait avoir un moteur pour trois courses environ, soit six pour toute la saison. Et il sest avéré tout de suite que Yamaha avait fait un boulot incroyable. Colin, qui a maintenant une certaine expérience en MotoGP et notamment chez Yamaha, est le mieux placé, avec Valentino, pour voir le travail accompli. Après ses premiers tours de piste au guidon de la M1 2010, il est rentré avec la banane jusquaux oreilles. On a le moteur 800 le plus puissant quon nait jamais eu. Cest dautant plus fou que la fiabilité et la durée doivent être augmentées cette année. Colin et Valentino, qui discutent beaucoup ensemble, trouvent même que le caractère de ce nouveau moteur ressemble à celui de la 990cc, avec beaucoup de couple dès la remise des gaz. Le châssis na pas beaucoup évolué, mais ce moteur hyper pêchu leur permet dêtre encore plus à laise, de mieux faire tourner la moto. Dailleurs, dès le premier jour, Colin avait le 3e temps à 32 millièmes de Stoner. »
De gros espoirs sont aussi placés sur Ben Spies ?
« En ce qui concerne Ben Spies, il était à trois dixièmes de Colin seulement alors quil était complètement gazé par le décalage horaire. Il nous a encore une fois impressionné. Il est méthodique, il écoute ce quon lui dit, il a bien compris quil devait évoluer dans son style de pilotage pour sadapter à la spécificité dune MotoGP de 800cc. Ben sera dès cette année un « client », puisquil a été celui qui sest le plus rapproché du top 4 aux essais de Sepang, alors que sa marge de progression est encore grande. Je déteste être fanfaron et parler des choses avant quelles ne se fassent, mais cest vrai que quand on prend tous les rookies, il sen est pas mal sorti alors quil découvrait Sepang, qui est un circuit assez difficile. Pour linstant, on peut dire que cest le rookie le plus performant. De là à dire quil va aller jouer avec les 4 de devants, il faut attendre un petit peu. Lui, en tout cas, a une approche vachement humble de tout ça et même sil est plus humble dans ses propos que dans ses objectifs, il dit quil va viser entre la 5e et la 8e place sur les premières courses. »
On dit de lui quil est très réservé. Comment s’est passée son intégration dans l’équipe ?
Le peu que lon connaisse de lui, il a lair très gentil, mais il est excessivement avare de commentaires. Il va à lessentiel. Quand il arrive dans le box le matin, il va sasseoir sur sa chaise et il est complètement concentré dans son rôle de pilote. Avec Valentino ou Colin, les essais hivernaux sont toujours le moment de déconner un peu avec leur équipe ou les journalistes, car ils ont un peu de temps et il ny a pas encore la pression et les enjeux de la course. Ben est, je pense, quelquun de plus timide que distant et il va falloir du temps, même si je pense que ça ne sera jamais quelquun comme Colin, qui va te prendre par lépaule et te raconter des conneries. Cest une personnalité différente et vraiment pas quelquun dextraverti. Ses deux mécaniciens américains nous ont dit que cétait le système de Ben. Dailleurs, depuis les essais de Valence, en fin de saison 2009, on na plus trop eu de nouvelles. Il est comme ça. Entre les Grands Prix il retourne chez lui et se met dans une bulle. Sil est comme ça, notre but nest pas de le changer.
S’entend-il bien avec Colin Edwards ?
Tout comme avec James (Toseland) avant lhistoire entre leurs chefs mécaniciens, Colin la bien accueilli. Il sait quil est plutôt en fin de carrière quau début. Colin connaît un peu ben car il vient du Texas comme lui, mais il y a quand même une génération décart (plus de 10 ans). Colin nest pas avare en conseils, il nhésite pas à lui montrer ses acquisitions de données et Ben à lui poser des questions. Pour linstant, tout se passe pour le mieux, dans le meilleur des mondes.
source: sport-bikes.fr