Depuis quelques années, les Moto GP embarquent un nombre croissants d’aides électroniques à la conduite. Cela a eu pour vertu principale… de tuer les courses et le spectacle. Cependant, rien ne changera en 2012, si l’on en croit Casey Stoner, qui dégaine des arguments massue !
Pour Casey Stoner, le retour des 1 000 cm3 en 2012 ne s’accompagnera sûrement pas d’une réduction de l’électronique, laquelle a pris une place prépondérante en catégorie reine depuis l’avènement des 800 cm3. Pourtant, bon nombre de pilotes – dont Valentino Rossi – prêchent pour un abandon des aides en tous genres afin de retrouver un peu de spectacle sur piste.
En effet, les spectateurs des GP entre 2002 et 2006 se souviennent encore des glisses fabuleuses du maître italien – et des autres aussi – au guidon, notamment, du V5 1 000 cm3 Honda de l’époque. Malgré tout, cette période « bénie » a aussi son côté sombre, symbolisé par le décès, en avril 2003, d’un pilote très prometteur : Daijiro Kato. C’est justement ce que met en avant Casey Stoner pour étayer sa démonstration : l’électronique ne sera pas abandonnée pour raison de sécurité.
Des courses plus sûres
« Un élément prépondérant empêchera les choses de changer en ce qui concerne l’électronique : les courses sont désormais beaucoup plus sûres » a déclaré à MCN le champion du monde Moto GP 2007. « Les gros high-sides (le pneu arrière se dérobe puis raccroche, éjectant parfois le pilote à plusieurs mètres de hauteur ndlr) sont annihilés et si vous n’avez pas la bonne dose de frein moteur en entrée de virage, l’électronique vous assiste. Elle n’aide pas seulement le pilote, elle intervient aussi si quelque chose ne va pas dans le moteur en passant en mode « sûreté ».
D’autre part, si la pression d’huile diminue, le moteur est coupé pour éviter tout désagrément (sauf que cela n’a pas beaucoup aidé lorsque Lorenzo, la saison dernière, a cassé son moteur et répandu de l’huile sur la piste, provoquant la chute de plusieurs pilotes à haute vitesse, ndlr). L’électronique a évité beaucoup d’accidents. Certes, j’aimerais glisser un petit peu plus, mais les résultats des pilotes ne s’en verraient pas bonifiés car la glisse ne fait pas aller plus vite. »
La sécurité au détriment du spectacle ?
Soit, Stoner a raison, mais une longue dérive est bien plus belle à regarder. De surcroît, l’Australien a aussi occulté les coûts exorbitants de développement – et, en corrélation, la réduction des participants… – qu’entraînent des aides électroniques de plus en plus fines. Si ce système est si performant, pourquoi retourner aux 1 000 cm3 en 2012 ? Pour essayer de réduire les coûts en gardant des « béquilles » électroniques tout aussi perfectionnées ?
Ainsi, plus que jamais, c’est le moment de s’interroger sur ce qu’est intrinsèquement la compétition motocycliste. Le danger et le spectacle n’ont-ils décidément plus le droit de cité ? Le sport moto, risqué par définition, doit-il tout sacrifier par crainte d’accidents ? En poussant le raisonnement jusqu’à l’extrême, ne plus organiser aucune course garantirait tout autant la sécurité des pilotes…
source: moto-station.com