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Présentation du GP de Grande Bretagne

Après plus d’un mois de vacances, les pilotes MotoGP sont de retour en piste pour notre plus grand plaisir. La trêve estivale aura fait du bien aux pilotes, mais aura frustré les fans qui n’attendent qu’une chose: être vendredi matin pour les premiers tours de roues.


Onze courses ont déjà été disputées sur cette saison 2022 alors que le calendrier en compte 20 ce qui nous rappelle bien que rien n’est joué pour le championnat et que de nombreux évènements peuvent se passer.

Au championnat du Monde, le leader du classement est Fabio Quartararo. Le français avec 172 points a connu trois victoires ( Portugal, Catalogne, Allemagne) ainsi que trois 2ème places en Indonésie, en France et en Italie. Sa seule réelle contre performance s’est déroulée à Assen juste avant les vacances avec son premier abandon de la saison. Tout d’abord une chute qui emmène Aleix Espargaro en dehors de la piste, puis une plus grosse chute lorsqu’il a voulu repartir en piste. Et cette première chute n’est pas sans conséquence. En plus de n’avoir marqué aucun point, Quartararo a été pénalisé d’un long lap penalty pour cette course de Silverstone. Cette pénalité devra être effectuée dans les trois premiers tours de la course de dimanche. Un mois après, la question de cette pénalité est encore discutée, mais cela ne change rien pour le pilote Yamaha.
Même si l’an dernier il avait été extrêmement rapide sur cette piste, qu’il avait aussi été un des meilleurs pilotes du week end en 2019 (avant sa chute au premier virage emmenant Andrea Dovizioso en l’air), Quartararo n’est peut-être pas le favori du week-end. Il devra absolument réaliser de bonnes qualifications et prendre un bon départ pour ne pas perdre trop de temps sur les leaders lorsqu’il effectuera sa pénalité. On sait que la Yamaha est rapide sur ce circuit de Silverstone, mais cela ne veut rien dire.


Car oui, ce circuit convient à différentes motos depuis 2013. Avec sept vainqueurs différents lors des sept derniers GP d’Angleterre, nous avons rarement vu une telle hétérogénéité en MotoGP. Jorge Lorenzo en 2013, Marc Marquez en 2014, Valentino Rossi en 2015, Maverick Vinales en 2016 (première victoire avec la Suzuki), Andrea Dovizioso en 2017, Alex Rins en 2019, Fabio Quartararo en 2021. Tous ont levé les bras en vainqueur. Il n’y avait pas eu de courses en 2018 (les fans s’en souviennent encore et attendent peut-être toujours dans les tribunes que la course démarre, ni en 2020 à cause du COVID).

Le deuxième du classement général est Aleix Espargaro. la révélation de la saison (même si cela peut surprendre de parler de révélation pour un pilote de 33 ans) tentera de continuer sur sa lancée pour la deuxième partie de l’année. Mais avec 151 points en 11 courses, jamais Espargaro n’a autant été en mesure de jouer quelque chose sur une saison. Vainqueur de son premier GP en Argentine, mais surtout auteur de neuf tops 5 dont le dernier à Assen après être reparti en dehors des points lors de la chute de Quartararo, Espargaro est incroyable avec son Aprilia qui est capable de briller sur n’importe quel circuit. Auteur de son premier podium avec Aprilia ici même l’an dernier, rapide tout au long du week-end en 2021, il pourrait bien être le favori logique de cette course ce dimanche. Surtout, Aleix n’a rien à perdre sur cette deuxième partie de saison, ses résultats étant supérieurs à ce que tout le monde attendait dans son équipe. Quoi qu’il se passe, rien n’enlèvera ce qu’il a montré sur cette première partie de saison.

Son coéquipier Maverick Vinales est bien plus loin au classement général ( 12ème seulement avec 62 points) mais il faut noter la progression des dernières courses avec son premier podium pour la marque italienne au Pays-Bas. Avec une moto qu’il connaît dorénavant, un circuit qu’il affectionne, il pourrait bien se rapprocher plus souvent de son coéquipier. Et nous savons qu’un Maverick Vinales en confiance peut être un pilote très dangereux.

Les pilotes Ducati ont réalisé une première partie de saison en dents de scie. Des victoires, des podiums, mais aussi des ratés. La force de la marque italienne a été d’avoir eu six de leurs huit pilotes au moins une fois sur le podium. Mais en revanche, aucun leader ne s’est détaché. Celui qui était le plus attendu était bien entendu Francesco Bagnaia. Mais le vice-champion du monde en titre a eu quelques loupés. Malgré trois victoires, il compte aussi quatre abandons et une 15ème place ce qui est problématique quand on souhaite être champion du Monde. Avec 66 points de retard sur Quartararo, rien n’est perdu pour Bagnaia, mais il ne doit plus commettre d’erreur, surtout si le français continue à être régulier. Malgré tout, nous savons tous que le pilote le plus dangereux pour cette deuxième partie de saison est Bagnaia. Lorsqu’il ne fait pas d’erreur, il est très difficile à battre et nous nous souvenons tous de sa fin de saison 2021 lorsqu’il a enchaîné quatre victoires lors des six dernières courses (Aragon, Misano et Valencia sont encore au programme cette année).

Troisième du championnat du Monde avec 58 points de retard sur Quartararo, Johann Zarco attend encore sa première victoire en MotoGP. Le français n’a pas été le plus régulier de ce début de saison, mais avec quatre podiums et deux autres tops 5, il marque toutefois de gros points régulièrement. Malgré tout, nous nous souvenons que l’an dernier sa deuxième partie de saison avait été plus difficile, espérons que ce ne soit pas le cas cette année et qu’il puisse continuer sur sa lancée et enfin remporter cette victoire que nous attendons tous depuis de nombreuses saisons.

Son coéquipier Jorge Martin a soufflé le chaud et le froid en cette première partie de saison. Avec cinq abandons en onze courses, bien entendu il est difficile de viser une belle place au général. Actuellement 11ème du championnat avec 70 points, il semblerait pourtant que l’on ait retrouvé le pilote frisson de 2021 lors des trois dernières courses (podium en Catalogne, 6 et 7ème en Allemagne et Pays Bas). En confiance, là aussi Martin pourrait être un adversaire redoutable, même si pour le championnat il semble partir de trop loin pour viser le titre. Mais il pourrait être un allié de choix pour ses coéquipiers de Ducati.

Excepté Aleix Espargaro, l’autre très belle surprise est Enea Bastianini. Alors qu’il avait brillé en deuxième partie de saison 2021 (avec notamment deux podiums à Misano), le pilote Gresini a tout simplement été vainqueur de trois courses lors des sept premières manches de la saison (au Qatar en ouverture de la saison, à Austin et en France). A chaque fois ses victoires ne souffraient d’aucune contestation possible, Bastianini étant le plus rapide, le plus malin et le plus régulier de la course. Malgré tout, depuis sa victoire en France mi-mai, l’italien a plus de mal. Deux abandons en Italie et en Catalogne, ainsi que deux courses anonymes en Allemagne et aux Pays Bas (10 et 11ème) l’ont fait reculer dans la hiérarchie du général. Leader après le GP de France, il est actuellement 5ème du classement avec 67 points de retard sur Quartararo.

Et cette course en Angleterre pourrait être très importante pour Enea Bastianini et Jorge Martin. A la lutte pour la place de pilote officiel Ducati en 2023, les deux pilotes devront absolument briller s’ils veulent marquer de gros points envers Gigi Dall’Igna et toute l’équipe Ducati. Le “perdant” ira quant à lui l’an prochain dans l’équipe Prima Pramac.

Ceux qui seront à surveiller sur cette deuxième partie de saison sont les deux pilotes Suzuki. En forme en début de saison, Alex Rins et Joan Mir ont tout simplement subi de plein fouet l’annonce brutale du départ de Suzuki de la catégorie en fin de saison juste après le GP de Jerez. Et depuis cette année, c’est de mal en pis pour les deux espagnols. En cinq courses, Alex Rins ne compte que six points (et une fracture du poignet à Barcelone) alors que Joan Mir fait mieux avec 21 points (dont une 4ème place en Catalogne), mais bien loin de ce que nous attendions tous en début de saison.
Alex Rins a signé durant l’été chez LCR pour découvrir la Honda l’an prochain, alors que Joan Mir devrait être annoncé au HRC en remplacement de Pol Espargaro.
Mais la motivation de l’équipe bleue risque d’être en berne sur cette deuxième partie de saison. Espérons pour Suzuki quelques coups d’éclats avant leur départ.

Du côté des pilotes qui vont changer d’équipe l’an prochain, Jack Miller a réalisé un début de saison à la Miller. Des podiums à Austin, au Mans et au Sachsenring, mais aussi des abandons au Qatar et au Portugal, ou des résultats en retrait en Argentine, en Italie ou en Catalogne. Sa place dans l’équipe officielle Ducati a été scellée et Miller a signé pour l’équipe KTM en 2023. Avec 81 points de retard sur Quartararo, le titre s’est quasiment envolé pour Miller, mais il voudra bien terminer son aventure en rouge et surtout nous savons que s’il y a bien un pilote qui est capable de tout, c’est Miller.

Dans les pilotes qui ont été brillants et que l’on n’attendait pas à ce niveau, nous devons nommer Marco Bezzecchi. Le rookie italien de l’équipe VR46 est monté sur son premier podium à Assen après avoir déjà réalisé de très belles choses lors des courses précédentes. En pleine ascension après un bon début de saison, il pourrait bien être un adversaire dangereux pour le top 5 sur cette deuxième partie de saison. Et sur ce qu’il nous a montré lors des derniers GP, il pourrait bien remporter sa première course en MotoGP d’ici la fin de saison.
Son coéquipier Luca Marini a montré aussi sa vitesse sur un tour ou même plusieurs tours, mais pour le moment il lui manque encore la constance sur la durée de la course, même s’il reste sur trois tops 6 lors des quatre dernières courses.

Du côté des pilotes que l’on attend de voir plus, nous sommes obligés de parler des deux KTM officielles avec Brad Binder et Miguel Oliveira. Tout d’abord le sud africain est 6ème du championnat avec 93 points. Cela est plus que correct, et pourtant nous ne pouvons qu’être frustré de sa première partie de saison. Excellent au Qatar avec une deuxième place, nous espérions voir Binder plus souvent en bagarre pour le podium ou la victoire. Et pourtant, cela n’est plus arrivé par la suite. Toujours constant, réussissant à obtenir le maximum de sa moto, il marque régulièrement de gros points, surtout lorsque les évènements en course le lui permettent. Souvent aux alentours de la 8ème place, Binder semble faire de son mieux avec une moto plus que difficile à piloter.

Et ce n’est pas Miguel Oliveira qui dira le contraire. Le portugais va quitter la marque autrichienne en fin de saison pour une destination encore inconnue. Mais Oliveira voudrait bien terminer sa période orange d’une belle façon, lui qui est un “historique” de la marque autrichienne, déjà présent en Moto2 chez KTM. Son début de saison est très moyen malgré sa victoire sous la pluie indonésienne. Le reste du temps, Oliveira, comme Binder, semble se battre avec sa RC16.

Les derniers pilotes dont nous n’avons pas parlé sont ceux qui ont été tout simplement très loin de ce que l’on attendait en début de saison.
Tout d’abord la marque Honda qui souffre une fois de plus de l’absence de Marc Marquez. Comme depuis 2 ans, sans leur pilote phare, la marque japonaise est tout simplement absente des débats. Stefan Bradl, remplaçant de l’octuple champion du Monde fait le boulot comme il peut, mais son niveau n’est plus digne d’un pilote titulaire en MotoGP actuellement. Le pire étant pour Pol Espargaro, Takaaki Nakagami et Alex Marquez. Actuellement 16ème, 17ème et 18ème du championnat, les trois pilotes n’y arrivent pas. Malgré un podium pour débuter la saison, Pol Espargaro n’a plus réussi à se battre devant (sa deuxième meilleure performance étant une 9ème place).
Pour Takaaki Nakagami, on se demande s’il poursuivra l’an prochain en MotoGP ou s’il sera remplacé par Aï Ogura. Alex Marquez de son côté a déjà trouvé un guidon chez Ducati Gresini, ce qui est une bonne nouvelle pour lui au vu des résultats qu’il connaît depuis plus d’un an (un seul top 10 cette saison).
Pour cette deuxième partie de saison, Honda aura comme objectif de ne pas être ridicule, et de marquer des points pour éviter de terminer moins bonne marque engagée en MotoGP.

Dans les autres grosses déceptions de la saison, comment ne pas parler de Yamaha. Excepté Fabio Quartararo, les trois autres pilotes trustent les dernières positions.
Franco Morbidelli, pourtant vice-champion du Monde 2020 ne semble plus réussir à piloter la M1 depuis sa blessure en début de saison dernière. Anonyme aux alentours de la 15ème place, on ne voit pas comment il pourrait se remettre la tête à l’endroit pour la deuxième partie de 2022.
Andrea Dovizioso était sorti de sa retraite en fin de saison dernière pour les cinq dernières courses de la saison. Les résultats n’avaient pas été brillant, mais nous pouvions lui trouver des circonstances atténuantes, vu qu’il n’est jamais facile d’arriver en cours de saison sur une moto inconnue alors qu’il n’avait plus le rythme des courses. Mais cette saison 2022 est tout simplement catastrophique. Avec seulement 10 points en 11 courses, une onzième place comme seul résultat correct, cinq courses en dehors des points, et souvent dernier des pilotes Yamaha, l’italien est bien loin de ce que l’on pouvait voir il y a encore 2 ans en arrière sur sa Ducati alors qu’il visait le titre. Dovizioso devrait vivre ses derniers GP pour ensuite partir à la retraite, mais cela est bien triste de le voir galérer autant après ce qu’il nous a montré dans la décennie 2010.

Darryn Binder était arrivé un peu par hasard dans cette équipe RNF Yamaha, et pourtant le sud africain est la moins mauvaise surprise des trois pilotes Yamaha. Régulièrement devant Dovizioso, il s’est même payé le luxe de finir à deux reprises devant Franco Morbidelli à la régulière. Pour la deuxième partie de saison, Binder tentera de continuer sur sa lancée, même s’il ne devrait pas continuer en MotoGP l’an prochain.

Les deux derniers pilotes en difficulté viennent de la même équipe avec Tech3. Raul Fernandez, rapide lors des tests de pré saison n’y arrive pas et ne semble pas donner tout ce qu’il a, attendant surtout la fin de saison pour aller voir ailleurs. Ce qui est bien dommage au vu de ce qu’il a montré l’an dernier en Moto2.
Pour Remy Gardner, ce n’est pas mieux, l’australien, comme son coéquipier ne semblant pas réussir à s’adapter à la RC16. Et au vu de l’homogénéité du plateau MotoGP, la moindre difficulté se paie cash.
L’un comme l’autre tenteront de progresser et marquer plus régulièrement des points sur la deuxième partie de saison (et ne plus terminer dans les dernières positions).

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