Quatrième manche de la saison MotoGP sur le circuit des Amériques à Austin. Marc Marquez est de retour, Aleix Espargaro est un vainqueur de GP, Alex Rins a retrouvé le podium, et les Yamaha sont toujours à la peine. Et maintenant? Qu’attendre de ce GP?
La principale info pour ce début de week end est le retour en piste de
Marc Marquez. Après sa chute survenue à Mandalika et son retour de
diplopie, Marquez revient en jeu. Quel est son niveau physique du
moment? On ne sait pas trop, même s’il semble assez optimiste et n’a
peut-être pas voulu prendre de risque en Argentine pour bien se
« soigner ».
Marc Marquez à Austin, c’est 7 victoires en 8 courses. Excepté en 2019
quand il a chuté alors qu’il menait, il a toujours gagné et a réalisé 7
pole position. L’an dernier, alors qu’on pouvait se demander s’il allait
être au niveau, il avait tout simplement été au dessus du lot pour
s’imposer en solitaire devant Fabio Quartararo.
Avec 11 points au classement général, Marquez est en retrait, mais sa
chance pour le championnat pourrait être l’homogénéité du plateau cette
saison. Neuf pilotes sont déjà montés sur le podium cette saison sur
neuf possible.
Aleix Espargaro aura-t-il digéré sa victoire de l’Argentine? Une semaine
après avoir mis fin à 17 ans de disette et 200 GP dans la catégorie
reine sans victoire, le pilote Aprilia, leader du championnat du monde
pour la première fois de sa carrière, peut-il récidiver? Cela risque
toutefois d’être difficile, mais sait-on jamais? L’Aprilia sera-t-elle
efficace sur le circuit texan?
En tout cas, avec la victoire d’Espargaro et la 7ème place de Maverick
Vinales (son meilleur résultat sur la moto italienne), Aprilia n’est
plus la petite équipe. Mais ces bons résultats ont un coût. Avec un
nouveau podium, Aprilia perdrait ses concessions qui leur permettent
d’avoir des essais privés plus régulièrement tout au long de la saison
ainsi que des moteurs supplémentaires dans l’année.
En 2019, c’est Alex Rins qui s’était imposé au Circuit Of The Americas.
Est-il capable à nouveau de gagner ce dimanche? La réponse semble être
oui. Après une année cauchemardesque en 2021, Rins semble s’être remis
la tête à l’endroit. Sur le podium en Argentine, le pilote espagnol
pourrait être très dangereux tout au long de la saison. Son principal
défaut du manque de régularité pourrait lui coûter cher cette année,
mais pour le moment cela passe. Et nous savons que Rins est un pilote
d’un très bon niveau. N’oublions pas qu’il est un des seuls pilotes à
avoir battu à la régulière Marc Marquez lors d’un dernier tour pour une
victoire (Silverstone en 2019).
Son coéquipier Joan Mir continue lui aussi comme à son habitude à être
constant. Cela lui a permis de remporter un titre en 2020 et cela
pourrait bien encore être la formule gagnante en 2022. Avec une
quatrième place la semaine dernière, Mir a marqué de bons points pour le
championnat.
Du côté des autres pilotes Honda, Pol Espargaro a chuté en Argentine,
mais son début de saison est très bon par ailleurs. Alors qu’il était
plus sovuent vers la 10ème place l’an dernier, en ce début 2022, il se
place régulièrement vers la 5ème place ou mieux. Et si le prochain
nouveau vainqueur MotoGP était lui? Voir son frère remporter une course
doit lui donner des idées (enfin, j’espère qu’il a eu l’idée avant et
qu’il n’a pas attendu ça!
)
Takaaki Nakagami et Alex Marquez n’ont pas encore réussi à se montrer
brillant cette année. Et pour le cadet de la famille Marquez, il
commence à jouer de plus en plus gros. Son contrat se termine en fin de
saison et pour le moment, rien n’est positif dans ce qu’il montre.
Chez Yamaha, c’est la grosse question qu’on se pose tous: Quel sera le
niveau de l’équipe japonaise ce dimanche? Et cette question, on risque
de se la poser tout au long de la saison. L’Argentine a été un véritable
fiasco avec une crevaison pour Franco Morbidelli et un problème
mécanique pour Andrea Dovizioso. Mais même sans ça, ils n’auraient pas
fait de bons résultats, des points auraient déjà été bien. Darryn Binder
est une bonne petite surprise, il fait ce qu’il peut, mieux que
d’autres rookies.
Et il y a Fabio Quartararo qui a de son côté limité les dégats en
Argentine. Mais cela n’a pas été brillant. Auteur d’un départ très moyen
(après s’être qualifié 6ème, même si Miller l’avait gêné), le français a
reculé dans la hiérarchie jusqu’à la 13ème position. Il est remonté
petit à petit avant d’avoir un très bon rythme sur le dernier tiers de
la course quand il était débarrassé d’un Luca Marini difficile à
doubler. Mais le mal était fait et le champion du Monde n’a pu mieux
faire que 8ème. C’est toujours 8 points pour le championnat, mais cela
ne doit pas arriver trop souvent pour Quartararo. L’an dernier, le
pilote Yamaha avait terminé deuxième, ce qui avait été un très bon point
pour son championnat (peut-être la course la plus importante du dernier
tiers de la saison 2021). On sait donc qu’il y a 6 mois la Yamaha était
efficace sur ce circuit. Nous verrons cette année.
Côté KTM, Brad Binder a failli gagner au Qatar, Miguel Oliveira a gagné
en Indonésie, on peut dire que le début de saison est bon. Et pourtant,
la semaine dernière, nous avons retrouvé le Miguel Oliveira que nous
n’aimons pas. Celui qui est anonyme et dont on ne parle pas de la
course. Binder a de son côté réalisé une course solide pour terminer
6ème à 6 secondes de la victoire. Mais à aucun moment le sud africain
n’a été dans le coup pour le podium. Au général, les deux pilotes sont
plutôt bien placés avec Binder 2ème à 7 points d’Aleix Espargaro et
Oliveira 7ème à 18 points du pilote Aprilia.
Chez Ducati, l’Argentine a été une bonne course après des essais
difficiles. Comme souvent, Jorge Martin a sorti un tour excellent en
qualifications. Et contrairement à son coéquipier Johann Zarco, Martin
prend de bons départs, ce qui lui permet ensuite d’être dans le bon
groupe. En Argentine, il est le seul qui avait le rythme d’Espargaro.
Après avoir mené une grande partie de la course, Martin a dû se résoudre
à terminer 2ème. Mais 20 points qui font du bien pour le pilote Pramac,
lui qui avait eu deux abandons en début de saison. Malgré tout, lors de
ses deux abandons, il était bien placé et avait la vitesse. Et si le
favori pour le titre était le pilote privé Ducati?
Johann Zarco nous a fait un week-end comme il nous a habitué sur la
deuxième partie de saison dernière. Pas mauvais lors des essais, un
départ très moyen pour ne pas dire mauvais, puis malheureusement une
chute trop rapide. Mais même sans cette chute, il n’aurait sûrement pas
été bien positionné au final. Il n’était pas dans le rythme, ce qui lui
arrive. Mais maintenant, il doit se racheter et revenir dans la course
pour le titre. Huitième du championnat avec 24 points, c’est correct,
même si ce n’est pas très bon.
L’équipe officielle a eu du mal à Termas de Rio Hondo. Jack Miller
seulement 14ème, et Pecco Bagnaia en difficulté tout le samedi s’est
réveillé le dimanche pour signer une très bonne 5ème place, ce qui
n’était pas du tout attendu avant la course. Des points qui font du bien
à Bagnaia qui n’avait qu’un seul point pris en deux courses auparavant.
L’an dernier, les Ducati avaient été rapides sur ce circuit. Les deux
pilotes doivent jouer devant et surtout retrouver pleinement la
confiance.
Dans les équipes satellites, la VR46 a réalisé une magnifique course
avec Marco Bezzecchi qui a terminé pour la première fois dans le top 10
avec une 9ème place finale. L’italien était parti loin, mais comme au
Qatar, sa course a été solide (mais avec un meilleur résultat qu’au
Moyen Orient). Luca Marini quant à lui a réalisé un très bon samedi pour
prendre la troisième place sur la grille. Malheureusement, comme l’an
dernier à Misano quand il avait terminé à cette position en
qualifications, la course a été plus difficile. Même s’il a lutté et
tenu longtemps en bagarre pour la 5ème place, il a cédé sur le dernier
tiers de la course et termine à une 11ème place frustrante.
Enea Bastianini, leader du championnat avant l’Argentine a été plus en
difficulté et a terminé seulement 10ème. Mais cela est tout de même un
résultat très correct pour le pilote italien.