Après 5 mois d’attente entrecoupés de quelques sessions d’essais hivernaux, le Continental Circus effectue enfin son retour en ce week-end pascal. C’est la piste Qatarie de Losail qui accueille une nouvelle fois l’ouverture des hostilités, et après une fin de saison 2011 des plus frustrantes, la cuvée 2012 s’annonce comme celle d’un nouveau départ. Elle est en effet accompagnée de nombreux changements, que cela soit avec l’arrivée des Moto3 que dans la catégorie reine.
Règlement 2012 : quoi de neuf ?
Le nouveau règlement a voulu en effet résoudre deux des problèmes les plus décriés de ces dernières années en MotoGP, c’est-à-dire un nombre de dépassements en course inversement proportionnel à l’envolée des coûts nécessaires, rendant la grille de départ des plus faméliques.
Tout d’abord, les 800cc, mises en place lors de la saison 2007, ont été mises au bûcher au profit des « bonnes vieilles » 990cc, nécessitant en théorie un pilotage moins coulé et donc plus propice aux dépassements. Cependant, la contenance maximum des réservoirs est restée de 21 litres et le poids minimum des prototypes a lui été augmenté de trois kilos.
Enfin, afin d’augmenter le nombre de pilotes sur la grille de départ, il est désormais possible de rejoindre la catégorie au guidon de machines au coût de production bien moindre, les CRT.
Ces motos, disposant le plus souvent de moteurs dérivés de la série et de cadres faits « maison » comptent bien profiter de leurs 3 litres d’essence supplémentaires et de leurs 12 moteurs sur l’ensemble de la saison (contre 6 pour les MotoGP) pour essayer de bouleverser l’ordre qui s’est établi lors des essais hivernaux.
A noter aussi que toutes les motos présentes sur la grille de départ disposent d’un protège-levier de frein (afin d’éviter les accrochages lors des départs) et d’un feu arrière (pour améliorer la visibilité sous la pluie)
Les forces en présence
Les séances d’essais, disputées à Valence, à Sepang (deux fois) et à Jerez ont permis d’esquisser un semblant de hiérarchie que l’on pourrait retrouver lors des courses qui s’annoncent. Il est temps de présenter les différents protagonistes du championnat ainsi que leurs chances de décrocher le Graal.
Les favoris
Ce sont les pilotes qui ont trusté les positions de pointe lors des dernières séances d’essais. Vainqueurs à eux trois de toutes les courses au programme en 2011 à l’exception d’Assen, le titre mondial semble difficilement pouvoir leur échapper.
Casey Stoner
S’il ne fallait en choisir qu’un, ce serait lui. Tout d’abord parce qu’il est le champion en titre après une saison 2011 qu’il aura marqué de son empreinte. Ensuite parce qu’il dispose comme alliée de la puissance de feu du HRC. Enfin parce qu’il a confirmé ce statut de patron de la catégorie en étant aux avant-postes lors de toutes les séances d’essais de cet hiver, même sur des pistes qui lui ont guère réussi par le passé (Jerez).
Jorge Lorenzo
Ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger les chances de Jorge Lorenzo de décrocher le titre suprême. Le Majorquin a déjà démontré qu’il sait gérer un championnat tout en étant capable de se battre comme un chien lors des derniers tours. De plus, la Yamaha M1 semble être une moto bien née cet hiver et il ne sera probablement plus seul face à l’armada Honda. A ne surtout pas négliger
Dani Pedrosa
Malgré sa présence dans la catégorie depuis 2006, l’espagnol n’a toujours pas réussi à remporter le titre de champion du monde. Pourquoi cette 7ème tentative serait la bonne ? Le talent du pilote Repsol ne fait aucun doute, et il semble enfin débarrassé des blessures qui ont pourri ses précédentes saisons. Mais il est aussi au pied du mur, il n’est pas dit que les responsables du HRC renouvellent de nouveau leur confiance après un nouvel échec.
Les outsiders
Déjà vainqueurs de Grands Prix, capables de tutoyer les sommets dans un bon jour, ces pilotes sont souvent les animateurs des fins de courses. Remporter le titre semble toutefois hors de leur portée
Ben Spies
En voilà un qui ne doit pas être mécontent du changement de cylindrée. Le Texan issu du Superbike devrait être plus à l’aise avec une machine sur laquelle il faudra plus « casser » les virages. Vainqueur de la course d’Assen l’an dernier et dépossédé de la victoire lors de la dernière ligne droite lors de l’ultime épreuve de la saison à Valence, Spies semble toutefois un peu juste pour mettre à mal son équipier Lorenzo sur l’ensemble de la saison.
Andrea Dovizioso
Sa régularité et sa hargne lui ont permis de décrocher une inattendue troisième place au classement du championnat du monde. Cette belle saison n’a pas été récompensée par son ancien employeur qui n’a pas apprécié le bras de fer qu’avait mené le pilote de Forli pour faire respecter son contrat et rester au sein du team Repsol. Il a alors trouvé refuge au sein de l’équipe française Tech3 où il compte bien montrer l’étendue de son talent avec comme objectif la place de Spies dans le team officiel.
Valentino Rossi
Lui, pas la peine de le présenter. Après une saison 2011 catastrophique à bien des égards, le nonuple champion du monde espère combler une partie de l’écart conséquent qui le sépare de la tête au guidon de sa Ducati profondément remaniée cet hiver. Ces bouleversements semblent être une tentative de quitte ou double de la part des Transalpins, mais si celui-ci fonctionne, il faudra compter sur l’Italien.
Les inconnues
Difficile de cerner le potentiel de ces derniers pilotes. Ils ont changé de team, disposent d’un matériel aux capacités incertaines ou n’en sont qu’à leur première ou deuxième saison en catégorie reine. Ils vont en tout cas tout faire pour se montrer et disposer du meilleur des matériels l’an prochain.
Nicky Hayden
Pour sa 4ème saison au sein du team officiel Ducati, le pilote Américain souhaiterait retrouver les performances qui étaient les siennes lors de la saison 2010. Il devrait être bien aidé par le retour aux 990c, lui qui est le dernier champion en date sur cette cylindrée. Le tout est de savoir si sa machine pourra le lui permettre…
Cal Crutchlow
Le Britannique, auteur d’une première saison en demi-teinte, a signé des essais hivernaux de tout premier ordre, avec des chronos le plaçant aux alentours de la 5-6ème place. La question est de savoir s’il sera capable d’itérer de telles performances en course, ce qu’il aura intérêt à faire car son guidon chez Tech 3 est des plus enviables (Bradley Smith étant déjà signé pour l’an prochain)
Alvaro Bautista
Après deux saisons passées sous le giron Suzuki, Alvaro Bautista aura à cœur de confirmer le rythme de course affiché en fin de saison dernière. Mais ces performances étaient-elles le reflet du niveau de l’Espagnol ou de celui de la Suzuki, qui s’est révélée de nouveau performante avec Randy de Puniet aux essais de Valence ? La saison 2012 apportera des éléments de réponse puisqu’il aura la lourde tâche de succéder au regretté Marco Simoncelli chez Gresini.
Hector Barbera
Pour sa troisième saison en catégorie reine, L’espagnol ne s’est pas retrouvé dans l’équipe la plus enviée du paddock en signant chez Ducati Pramac. Performant un jour, fantomatique le lendemain, Barbera devra trouver de la constance dans ces résultats pour assurer sa place en MotoGP.
Stefan Bradl
L’allemand champion du monde Moto2 en titre est le seul rookie à rouler sur un prototype. Au sein du team LCR de Lucio Cecchinello, Bradl trouvera une équipe familiale idéale pour faire ses premiers pas dans la catégorie. Après des essais hivernaux studieux, de quoi est-il capable ?
Karel Abraham
Raillé lors de l’annonce de son arrivée en MotoGP en début d’année dernière, le pilote tchèque avait fait taire les critiques en signant des performances des plus intéressantes lui valant un renouvellement de son contrat. Cela semble être hélas plus difficile pour lui cette année au vu des chronos de cet hiver.
Les CRT
Il est assez difficile de dégager une hiérarchie entre les différentes machines CRT puisqu’elles n’ont que les 3 jours d’essais de Jerez en commun. Il semble par contre plus clair que les CRT auront beaucoup de mal à tenir la dragée haute aux prototypes, même si sur certains circuits sinueux l’écart ne sera pas très conséquent.
Trois pilotes semblent les mieux armés pour finir 1er pilote CRT, Randy de Puniet, Aleix Espargaro et Colin Edwards. Ces trois pilotes ont été jusqu’à très récemment des pilotes MotoGP de bon niveau et ils se sont avérés pour le moment les plus performants. Le Français et l’Espagnol roulent sur l’Aprilia ART dans le team de Jorge Aspar Martinez tandis que le Texan roule lui avec un cadre Suter dans le team Forward Racing. De Puniet a été à chaque fois le plus rapide (allant jusqu’à talonner ou devancer Abraham), mais on connait son talent pour les tours chronos et son irrésularité.
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