La saison Supersport qui démarre en Australie ce week-end s’annonce palpitante pour les supporters français. En effet, avec quatre pilotes au départ, dont deux favoris pour le titre, nous devrions entendre la Marseillaise résonner dans l’année. Championnat souvent disputé ces dernières années, le Supersport sera encore à suivre cette année.
Le champion du Monde Sandro Cortese ayant quitté la catégorie, personne ne remet son titre en jeu en ce début d’année 2019. Avec la retraite de Kenan Sofuoglu en cours de saison dernière (le turc ayant été blessé une grande partie de l’année 2017), un nouveau roi sera couronné en fin d’année. Et de nombreux prétendants peuvent rêver au titre.
Tout d’abord, celui qui fait office de favori est Jules Cluzel. Le français, troisième du championnat l’an passé, a pensé au titre jusque dans le dernier tour de la dernière course au Qatar. Jusqu’à une grosse chute mettant fin à son rêve. Malgré une grosse blessure, Cluzel a retrouvé toute ses capacités et voudra frapper fort d’entrée dès l’Australie. Mais surtout, le français a une nouvelle fois changé d’équipe. Il sera toujours sur Yamaha, mais quitte l’équipe amateur NRT pour trouver refuge chez Christophe Guyot et le GMT 94.
Car oui, c’est la principale information de cet hiver. L’équipe si souvent vainqueur en Endurance se consacre désormais à plein temps au Supersport. Déjà présent l’an passé avec Mike Di Meglio, puis Corentin Perolari, avec de très bons résultats sur la fin d’année, le GMT 94 visera le titre cette année.
Cluzel est aujourd’hui le pilote le plus expérimenté de la catégorie, avec tout de même 17 victoires 40 podiums, 20 pôles en 69 courses. Souvent placé ces dernières années au championnat, malgré des difficultés dans ses équipes, le pilote de Montluçon n’a qu’un objectif cette année : le titre.
Face à lui, son compatriote Lucas Mahias. Titré avec Yamaha en 2017, vice champion du Monde l’an passé malgré une année plus difficile, Mahias change de crèmerie et découvre la Kawasaki du team Puccetti. Il récupère tout simplement la moto de Kenan Sofuoglu. Rien que ça. Lui aussi n’a qu’un objectif ; remporter le titre pour une deuxième marque.
Mais les français ne seront pas les seuls en piste.
Raffaele De Rosa sur la MV Agusta a réussi quelques beaux coups d’éclats l’an passé (5 podiums). On sait que le principal problème de MV est la régularité et la performance sur une année entière. On ne compte plus le nombre de casse depuis leur retour il y a 5 ans.
L’équipe championne du monde en titre, Kallio Racing, change de line up avec l’arrivée de l’espagnol Isaac Vinales et de l’autrichien Thomas Gradinger. Vinales a souvent déçu en Moto2, il découvrira la catégorie. Gradinger était le coéquipier de Cluzel l’an passé. Il connait la Yamaha, mais a commencé à vraiment faire des résultats lors des trois dernières courses de l’année (au pied du podium). Il devra confirmer qu’il est capable de jouer régulièrement dans le top 10.
L’équipe frisson risque d’être là encore une équipe Yamaha avec Bardahl EvanBros. Federico Caricasulo et Randy Krummenacher seront les pilotes. D’un côté, la fougue d’un Caricasulo qui a passé un cap en 2018 avec sa première victoire (et cinq podiums en 12 courses) et de l’autre Krummenacher, surement le pilote le plus rapide l’an passé mais qui a fait trop d’erreurs, notamment lors des qualifications et des départs catastrophiques. Mais si le suisse arrive à homogénéiser son week-end, il risque d’être très dangereux.
Du côté des pilotes à surveiller, l’italien Gabriele Ruiu, 18 ans, qui est annoncé comme un futur très bon pilote.
Hector Barbera qui avait remplacé Sofuoglu l’an passé (après avoir été licencié par Pons en Moto2) retrouve une vieille équipe, le Team Toth, avec qui il a connu ses plus beaux moments en carrière il y a plus de 10 ans en arrière en 250cc. L’équipe hongroise avait eu le pilote espagnol pendant deux saisons, avec neuf podiums. On ne sait pas trop à quoi s’attendre, Barbera n’ayant pas vraiment brillé l’an passé.
Un habitué avec Ayrton Badovini qui écume le paddock Superbike/Supersport/Superstock depuis 16 ans maintenant. L’italien sera sur une Kawasaki de Pedercini.
Côté français, en plus de Cluzel et de Mahias, Corentin Perolari, révélation des trois dernières courses 2018 continue dans l’équipe GMT 94. Le jeune français de 21 ans (en avril) a découvert la catégorie en cours d’année 2018, mais compte trois tops 6 sur les trois dernières courses. Son objectif cette année sera d’être régulièrement dans le top 10 et de viser des podiums lorsqu’il en aura l’opportunité.
Le dernier français en lice est Jules Danilo. Transfuge du Moto2 après une année catastrophique en 2018, Danilo tentera de se relancer sur une Honda de l’équipe PTR Honda CIA Landlord Insurance. Une équipe habituée au Supersport (Jules Cluzel a été pilote dans cette équipe), même si la moto est ancienne. Mais une bonne équipe qui connait la catégorie. On ne sait pas trop à quoi s’attendre, mais des top 10 seraient bien pour Danilo qui doit retrouver la confiance. (à lire l’interview de Moto Net : http://www.moto-net.com/article/interview-jules-danilo-ptr-honda-me-prouver-que-je-peux-encore-etre-competitif.html)
crédit photo: www.gmt94.com