Valentino Rossi "ne s'est plus senti aussi important pour Yamaha"
C'est Davide Brivio, team manager de Valentino Rossi chez Yamaha Fiat, qui l'a confié à Michel Turco, spécialiste des Grands Prix à
Moto Revue. Extrait d'une interview marquée par une certaine liberté de parole.
Valentino Rossi "ne s'est plus senti aussi important pour Yamaha"
C'est Davide Brivio, team manager de Valentino Rossi chez Yamaha Fiat, qui l'a confié à Michel Turco, spécialiste des Grands Prix à
Moto Revue. Extrait d'une interview marquée par une certaine liberté de parole.
(...) "Pourquoi Valentino Rossi n’a-t-il plus envie d’accepter la cohabitation avec son coéquipier espagnol ?
Je ne pense pas que l’on puisse poser le problème dans ces termes. Mon opinion, c’est que Vale ne s’est plus senti aussi important pour Yamaha, plus fondamental. En 2004, quand Yamaha est venu le chercher, l’usine le désirait plus que tout. Les Japonais étaient au fond du trou, c’était pour eux le seul moyen de gagner, c’était pratiquement une question de survie. Depuis, Yamaha a construit une moto capable de gagner des courses et des championnats, de jeunes pilotes sont arrivés à maturité... Avec Lorenzo et Spies, Yamaha dispose aujourd’hui d’une paire capable de continuer à empiler les succès. Valentino est important pour Yamaha, mais il n’est plus essentiel. La différence est importante. À côté de ça, Ducati lui a fait sentir qu’il était désormais une priorité, qu’on avait vraiment besoin de lui. En bref, qu’il était devenu indispensable. Se sentir aussi important, se sentir désiré, ce sont des sentiments très agréables pour n’importe quel être humain. Valentino et Lorenzo font équipe depuis trois ans, ils auraient pu faire deux saisons de plus dans le même team. Je tiens d’ailleurs à dire que Yamaha a réalisé quelque chose de très difficile en conservant deux pilotes de ce calibre côte à côte aussi longtemps. Nous avons réussi à trouver un bon équilibre dans le management, et nous aurions pu continuer à le faire si Valentino n’avait pas eu envie d’un nouveau challenge.
Comment évalues-tu les chances de Valentino chez Ducati ?
Ça ne sera pas facile, et il ne va surtout pas falloir faire de comparaison avec ce qu’il a réalisé en passant de Honda à Yamaha. Le passé ne compte pas, la situation est très différente. Techniquement, le challenge est plus facile car la Ducati est une machine capable de gagner des courses, ce qui n’était pas le cas de la Yamaha en 2003. Sportivement, en revanche, ça sera plus difficile car ses adversaires sont plus performants que ceux qu’il avait il y a six ans.
Et il est aussi plus vieux...
Oui, il est plus vieux. C’est pour ça que l’un dans l’autre, j’estime ce challenge plus délicat que le précédent. Maintenant, tant que tu n’as pas essayé, tu ne sais pas comment ça va se passer. Cela aurait été plus confortable pour lui de rester deux ans de plus chez Yamaha. Son choix m’a surpris de façon positive car si Valentino a décidé d’aller chez Ducati, c’est parce qu’il a encore l’envie et la motivation pour relever ce genre de défi." (...)
Propos recueillis par Michel Turco
Source :
motorevue.com