J'ai l'impression qu'on est tous sur les starting-blocks !
En attendant demain matin, voila un article sur Vale :
Valentino Rossi attaque la défense de son titre MotoGP ce week-end, à Jerez de la Frontera, au guidon d'une Yamaha pas encore au point, et face à une concurrence renouvelée.
A l'aube de sa probable dernière saison en MotoGP, Valentino Rossi (Yamaha Factory) trouve la conquête d'un sixième titre consécutive excitante. L'Italien de 27 ans va retrouver ce week-end, à Jerez, un Continental Circus quelque peu rafraichi par le vent de jeunisme qui vient de souffler dans le paddock. Finies les piques et polémiques avec cet éternel insatisfait qu'est Max Biaggi, 34 ans, mauvais coucheur soigneusement banni par Honda et les autres patrons d'équipes. Terminées aussi les loyales joutes avec le vétéran brésilien Alex Barros, avantageusement recyclé en Superbike, tout comme l'Espagnol Ruben Xaus, les Italiens Roberto Rolfo, Franco Battaini et l'Australien Shane Byrne.
Moribond, le MotoGP 2006 se pare de quelques nouveaux casques, tels ceux de Daniel Pedrosa (ES/Repsol Honda), champion du monde 250cc en 2004 et 2005, Chris Vermeulen (AUS/Suzuki), vice-champion du monde Superbike 2005, Casey Stoner (AUS/Honda LCR), vice-champion du monde 250cc en 2005, Randy De Puniet (FRA/Kawasaki) ou encore Jose Luis Cardoso (ESP/Ducati d'Antin).
De quoi raviver la motivation du maestro, qui retrouvera dans ses roues cette saison son co-équipier étasunien Colin Edwards, son pote Marco Melandri (ITA/Honda Gresini), vice-champion du monde MotoGP en 2005, Nicky Hayden (E-U/Repsol Honda), Loris Capirossi (ITA/Ducati Corse) et son nouveau comparse Sete Gibernau (ESP/ex-Honda Gresini), qui a laissé son guidon au prometteur Toni Elias (ESP/ex-Yamaha Tech 3).
"Je m'attends à ce que Pedrosa soit fort"
2005 a marqué la progression de Melandri, qui devrait être le rival N.1 de Rossi, et les essais hivernaux ont mis en évidence la rapidité et la constance des Ducati officielles. On ne peut exclure Hayden du cercle des challengers, même si l'Etasunien a copieusement pataugé dans les réglages de sa Honda, Pedrosa représente plus sûrement une inconnue qui titille le "Docteur".
"Cette année, mes principaux rivaux ont changé et l'âge moyen est plus jeune, je devrai donc cerner leurs forces et leurs faiblesses" , admet Rossi. "J'ai regardé la carrière de Dani Pedrosa (Honda) très attentivement depuis qu'il est en 125cc et j'ai toujours été impressionné par lui et je m'attends à ce qu'il soit fort dès la première course. A part lui, il y a différents pilotes, constructeur et équipes qui ont été rapide lors des tests de pré-saison. J'espère que l'on va offrir de bonnes bagarres aux supporters!"
"Pour le moment, le titre est hors de ma portée" , avouait laconiquement Pedrosa, fin janvier. Depuis, des tests à Phillip Island, Sepang, Montmelo et Jerez ont rendu l'Ibère plus sûr de lui et beaucoup moins sur le nom du favori MotoGP 2006, qu'il se refuse à pronostiquer&hellip
L'adversité, Rossi la trouvera aussi dans son propre garage. Non pas avec Colin Edwards, son partenaire de course, qui a réussi l'exploit de le battre -et les autres- à la régulière cet hiver, lors du pluvieux Challenge BMW, duquel il est reparti avec une Z4. Non, l'objet de la difficulté reste bien la M1, désormais jaune. "Nous avons besoin de trouver plus d'adhérence sur l'angle" , concède le génie de Tavullia. C'est de toute façon la préoccupation permanente de son manufacturier de pneumatiques, Michelin.
Vibrations
"Lors des tests à Jerez (10-12 mars), notre vitesse en virage était extrêmement faible à certaines endroits, où nous avons habituellement un avantage avec la Yamaha", poursuit-il. "Là, nous étions en retrait. De toutes façons, les ingénieurs de Yamaha comprennent ce qui se passe et ils disposent de nombreuses datas pour résoudre ça pour la course à Jerez. J'ai confiance en eux, en Jeremy Burgess (ndlr : son chef mécanicien) et en Michelin. Je sais que je pourrai utiliser ma machine à 100%, comme nous l'avons vu à Barcelone, car c'est la meilleure sur la grille."
Rossi est aujourd'hui plus optimiste qu'il ne l'a été. En vérité, l'as du deux-roues est passé par des hauts et des bas, tout en oscillations, sur un mode plutôt inconfortable. Dès la première vraie séance de travail sur sa machine 2006, le 23 janvier, à Sepang, il a détecté d'inquiétantes vibrations dans les virages à hautes vitesses. La levée de cette hypothèque était le préalable au travail de mise au point et de développement que l'Italien souhaitait conduire en vue du premier grand prix de la saison.
"Je suis vraiment heureux car cette moto est pour moi comme ma fille", s'était-il plu à déclarer le 4 mars, après un nouveau meilleur temps en deux jours de tests IRTA, à Montmelo. Malheureusement, les problèmes de vibrations qu'il croyait éradiqués sont remontés à la surface lors des derniers essais officiels IRTA, à Jerez...
"Les problèmes de vibration rencontrés en Malaisie (Sepang) et au Qatar (Losail) ont revenus ! Le problème est que les pneus ne travaillent pas correctement avec notre moto. Nous avons essayé divers réglages mais nous restons lents", constatait-il. "La moto a été rapide pendant tout l'hiver mais ce test a été complètement différent. Nous étions confiants dans la possibilité de trouver des améliorations mais je dois avouer que nous n'y sommes pas parvenus, et je suis assez inquiet", avait-t-il complété, après la campagne de tests andalouse.
A quelques jours du début de saison, le langage de Rossi s'est fait plus optimiste, en guise de façade. L'Italien sait en effet que Bridgestone a énormément progressé ces derniers mois au service de Ducati, visiblement capables de gagner à présent partout, et pas seulement par conditions de températures élevées.
Eurosport - [23/03/06] Stéphane VRIGNAUD