Luthi et ses compatriotes

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MOTOCYCLISME - GP DE VALENCIA
Lüthi joue les jet-setters

DR
Thomas Lüthi a vécu quelques heures dans un autre monde, aux côtés de M. Wolfgang Fabian (à g.), propriétaire d'Interwetten et du yacht «Albatroz», de son équipier allemand Sandro Cortese (2e à dr.), de M. Thomas Daubek, directeur général d'Interwetten (à dr.), et surtout de sa compagne, Fabienne Kropf - Jean-Claude Schertenleib - 02/11/2007

«C'était beau, très beau. Ce luxe, c'est vraiment étonnant»: Thomas Lüthi s'est transformé, l'espace de quelques heures, en jet-setter. C'était jeudi soir, dans le port de Valencia. Propriétaire d'Interwetten, M. Wolfgang Fabian y a amarré «Albatroz», son yacht de 40 mètres, dont le port d'attache est Palma. «L'équipage est fort de quatre personnes, raconte Tom. Et le cuistot est Suisse. Il a d'ailleurs été étonné de me voir embarquer. Du coup, on a invité tout le monde pour suivre la première journée d'essais.» Avec sa compagne Fabienne Kropf et son équipier allemand Sandro Cortese, Tom a ainsi vécu quelques heures dans un autre monde. «Expérience unique», ajoute-t-il, subjugué.
Mais expérience limitée dans le temps. Car hier, les choses sérieuses ont commencé. Sur le circuit, cette fois. Avec un septième temps provisoire, une sortie de piste en matinée («zut, je croyais que personne n'avait vu, pas de chance!»), et une séance qualificative qui illustre parfaitement ce qu'est la catégorie 250 cm3 cette année: «Si on considère que Lorenzo évolue sur une autre planète - le champion du monde a mis près d'une demi-seconde à son premier poursuivant -, les écarts sont minimes entre nous. J'ai beaucoup travaillé en vue de la course de demain, car ce circuit de Valencia est certainement le plus exigeant en matière de pneumatiques. C'est très souvent sur ce plan que se joue la victoire ici», raconte Lüthi.
Qui a encore du pain sur la planche aujourd'hui: «J'ai effectué quelques tours avec ma moto 2007 hier matin, avant de me concentrer sur la RSA millésime 2008. Bien sûr que pour avancer un peu plus vite dans le travail de mise au point, il serait agréable de disposer de deux mêmes modèles. Mais on ne peut pas tout avoir et je suis déjà très content de pouvoir disposer de cette nouvelle machine, qui me convient décidément chaque jour un peu mieux.»


LES CHRONOS
Valence. Grand Prix de Valence.
125 cm3. 1re séance de qualification: 1. Faubel (Esp), Aprilia, 1'39''498 (144,907 km/h). 2. Talmacsi (Hon), Aprilia, à 0''146. 3. Gadea (Esp), Aprilia, à 0''247. 4. Corsi (It), Aprilia, à 0''502. 5. Pasini (It), Aprilia, à 0''758. 6. Cortese (All), Aprilia, à 0''945. Puis: 23. Krummenacher (S), KTM, à 2''280. 28. Aegerter (S), Aprilia, à 3''117. 37 pilotes en lice.
250 cm3: 1. Lorenzo (Esp), Aprilia, 1'35''476 (151,011 km/h). 2. Takahashi (Jap), Honda, à 0''451. 3. Aoyama (Jap), Honda, à 0''627. 4. De Angelis (St-Marin), Aprilia, à 0''798. 5. Aoyama (Jap), KTM, à 0''800. 6. Dovizioso (It), Honda, à 0''837. 7. Lüthi (S), Aprilia, à 0''868. 29 pilotes en lice.
MotoGP. Essais libres (deux séances): 1. Stoner (Aus), Ducati, 1'32''968 (155,085 km/h). 2. Guintoli (Fr), Yamaha, à 0''116. 3. Pedrosa (Esp), Honda, à 0''182. 4. Melandri (It), Honda, à 0''351. 5. Vermeulen (Aus), Suzuki, à 0''533. 6. De Puniet (Fr), Kawasaki, à 0''551. Puis: 8. Rossi (It), Yamaha, à 0''652. 9. Hayden (EU), Honda, à 0''682. 19 pilotes en lice.

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Thomas Lüthi: «L'armée attendra encore»

Keystone
Thomas Lüthi ne se cherche pas trop d'excuses en tirant le bilan de cette saison et veut se mettre directement au travail pour la prochaine.

Huitième au terme de sa première saison en 250 cm3, Tom a du pain sur la planche ces prochaines semaines. «La course, c'est ma vie», dit-il, à l'heure d'un bilan forcément mitigé

Jean-Claude Schertenleib - 04/11/2007
Le Matin

Alors, Tom, le jour où Kallio remporte son deuxième succès en 250 cm3, rejoignant ainsi un autre débutant, Bautistá, vous terminez la saison sans le moindre podium. Exercice raté?
Je pourrais très bien vous rappeler que le but, cette année, c'était d'apprendre. Et j'ai appris. Mais, moi, je suis un gagnant et je ne peux pas être satisfait.
Les autres «rookies», Bautistá et Kallio, sont donc meilleurs que vous?
Disons qu'ils ont perdu moins de temps pour trouver, sur les circuits où ils ont brillé, les bonnes recettes. Mais attention, je les ai aussi dominés en plusieurs occasions. Mais je n'ai pas concrétisé.
Vous comprenez qu'une neuvième place en course, un huitième rang au championnat, ce n'est pas vraiment excitant?
Bien sûr, et c'est pour cela que je veux me mettre directement au travail pour 2008.
Comment ça? Et l'école de recrues?
L'armée attendra encore. La course, c'est ma vie. Et mon programme hivernal est déjà rempli.
Mais vous ne testez pas cette semaine...
Non, mais cela ne veut pas dire que je ne vais rien faire. Au contraire. Nous devons commencer par organiser un grand débriefing avec mes techniciens, où nous ferons deux listes bien distinctes: les points positifs de cette année, d'un côté, les fautes, de l'autre.
Et il y en a eu...


Bien sûr. Des casses mécaniques, des choix difficiles. Et...

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«Ma chute violente aux essais de Donington, comme celle en course le lendemain, ce sont des choses inadmissibles»
Thomas Lüthi
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...Et des erreurs du pilote?
Mais qui n'en fait pas? Alors, oui, ma chute violente aux essais de Donington, comme celle en course le lendemain, ce sont des choses inadmissibles.
Donc le Tom glamour avec sa jolie fiancée, le Tom jet-setteur doit redevenir simplement un Lüthi pilote?
Mais je suis pilote! Je veux gagner. Et je vais gagner. Prenons la course d'aujourd'hui: nous avons pris de gros risques en modifiant totalement la géométrie de ma moto, et c'était nettement mieux qu'aux essais. Mais...
Mais?
Quand on part quatorzième, on ne peut pas rêver de podium.

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MOTOCYCLISME - THOMAS LÜTHI
L'ennemi est dans la place!

Keystone/Alessandro della Valle/Salvatore di Nolfi
Pesek (à g.) a fait mieux que Lüthi, mais les deux pilotes n'avaient pas les mêmes objectifs.

Lukas Pesek, le nouvel équipier tchèque de Tom en 250 cm3, fait mieux que lui dès le premier affrontement. Les premiers tours de roue laissent augurer d'un beau duel entre les deux pilotes cette saison

Jean-Claude Schertenleib
Le Matin

«Tom est et reste le numéro 1 de notre team. Mais...» Mais, Daniel-M. Epp? «Cela ne me dérangerait pas de vivre l'an prochain l'expérience qu'a connue mon collègue espagnol Jorge Martinez cette année, avec deux de ses trois pilotes qui ont joué le titre jusqu'à la dernière course.» En Andalousie, cette semaine, Pesek, le débutant en 250, a fait mieux que Lüthi: «Oui, mais Tom n'était pas là pour chasser le chrono, reprend son patron. Son plan de travail était clair: rouler un maximum pour contrôler certaines choses.»
Il souffre toujours«Cela ne me dérangerait pas de vivre l'an prochain l'expérience qu'a connue mon collègue espagnol Jorge Martinez cette année, avec deux de ses trois pilotes qui ont joué le titre jusqu'à la dernière course»Daniel-M. Epp, patron du Team de Lüthi
Ces «choses»? «Le Matin» les connaît: opéré en cours de saison du syndrome des loges aux deux bras, Thomas Lüthi n'est toujours pas guéri à 100%; c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a été accompagné, pendant ces trois jours de tests, par une physiothérapie dépêchée tout exprès depuis Londres.
CHRONOS
Jerez de la Frontera (Esp). Essais hivernaux
125 cm3: 1. Gadea (Esp), Aprilia, 1'47''782. 2. Cortese (All), Aprilia, 1'48''254. 3. Smith (GB), Aprilia, 1'48''457. 4. Corsi (It), Aprilia, 1'48''584. 5. Talmacsi (Hon), 1'48''642. Puis: 8. Aegerter (S), Derbi, 1'50''863.
250 cm3: 1. Kallio (Fin), KTM, 1'44''213. 2. Bautistá (Esp), Aprilia, 1'44''380. 3. Faubel (Esp), Aprilia, 1'44''604. 4. Pasini (It), Aprilia, 1'44''791. 5. Simón (Esp), KTM, 1'44''999. 6. Barberá (Esp), Aprilua, 1'45''124. 7. H. Aoyama (Jap), KTM, 1'45''135. 8. Pesek (Rép. tch), Aprilia, 1'45''236. 9. Lüthi (S), Aprilia, 1'45''270. 10. Locatelli (It), Gilera, 1'45''497. 16 classés.

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Thomas Lüthi: clavicule IV!

Keystone

Pour la quatrième fois de sa carrière, Tom se fracture une clavicule (la droite, cette fois). Il sera opéré ce matin

Jean-Claude Schertenleib
Le Matin

Tom, jamais trois... sans quatre clavicules?
C'est bête... Il faisait meilleur hier à Valence que la veille, j'avais donc décidé d'augmenter le rythme. Et, dans le deuxième virage à droite, l'arrière a décroché d'un coup.
Votre faute?
J'étais dans un tour très rapide. Mais je ne me rappelle pas vraiment la chute, car j'ai aussi fortement tapé le sol avec la tête.
La suite?
Je quitte Valence en ce moment. Un rendez-vous est fixé jeudi matin chez mon toubib, je devrais être opéré immédiatement. Pas de soucis donc pour la suite de la saison: ce contretemps ne modifie en rien mon envie!

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MOTOCYCLISME - FRACTURES
Gérald Gremion: «Ce qui se passe avec les pilotes est anormal»

Keystone
C'était mercredi en début d'après-midi à Valence: Thomas Lüthi est victime de sa première chute de la saison. Hier soir, il a été opéré de sa clavicule droite; il quittera l'Hôpital de Münsingen (BE) ce matin.

<B>Le docteur Gérald Gremion, l'un des spécialistes de chirurgie orthopédique du CHUV, n'est pas émerveillé du tout par les retours immédiats des pilotes motocyclistes, comme Tom Lüthi, après une opération

Jean-Claude Schertenleib
Le Matin </B>

Avant-hier, lors d'essais privés sur le circuit de Valence, le pilote suisse Thomas Lüthi a perdu le contrôle de son Aprilia 250 cm3 et a chuté violemment. Bilan: fracture de la clavicule droite. Opéré hier après-midi à Münsingen, le Bernois de 21 ans pourrait reprendre la piste dans moins d'une semaine. «Pas de souci pour la suite de la saison, nous confiait-il hier. Ce contretemps ne modifie en rien mon envie.» Miracle ou coup de folie? L'avis d'un spécialiste, le docteur Gérald Gremion.

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«Le motard et le descendeur: c'est le même combat. Ils jouent avec le danger»
Gérald Gremion
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Docteur Gremion, Thomas Lüthi qui pourrait remonter sur sa moto cinq jours après son opération, c'est quelque chose de magnifique, non?
Au contraire! Ce qui se passe avec les pilotes motocyclistes est anormal. Et ça m'énerve, car c'est une mauvaise publicité.
Comment cela?
A force de voir des retours précipités, les gens ne comprennent plus qu'après n'importe quelle fracture il faut patienter au minimum quatre semaines, souvent douze.
Oui, mais les pilotes...
... remontent sur leur machine tout de suite, je sais. Malheureusement, on ne précise que rarement qu'ils ne le font qu'après avoir reçu des injections de produits anesthésiques.
Le temps minimum après une opération de la clavicule?
Il faut compter huit semaines. Et de toute façon, sur le plan pratique, ce n'est pas une bonne idée d'opérer. D'ailleurs en 2006, l'entourage de Lüthi avait préféré le traitement conservateur.
Oui, mais Tom avait connu des soucis pendant plusieurs courses...
C'est vrai que, s'il y a une menace que l'os fracturé perfore la peau, l'opération est indiquée.
Mais risquée?
Non, mais il faut savoir que chaque ajout de matériel étranger fragilise l'os.
Avec des conséquences à long terme?
Pas sur une fracture d'une clavicule.
Les pilotes sont-ils des héros... ou des zéros?
Quand je travaillais pour Swiss Olympic, je n'ai jamais vu autant de fractures qu'au moment où les pilotes de la Fédération motocycliste suisse passaient devant nous. Il y avait en moyenne cinq fractures par athlète...
Des fous, donc?
C'est à chacun de juger. Les skieurs de descente sont exactement les mêmes, comme d'ailleurs tous ceux qui pratiquent les sports extrêmes.
Un état d'esprit particulier?
Mais oui. Le motard et le descendeur: c'est le même combat. Comme celui qui se lance dans le freestyle, que ce soit sur une planche, à vélo, à moto ou à skis; ces athlètes sont de grands joueurs, ils jouent avec le danger, ils jouent donc avec le risque.


Jacques Cornu, 55 ans, 19 fractures à moto
Avant Thomas Lüthi, il y avait eu Jacques Cornu. Lui aussi ambassadeur bondissant de la Suisse sur les circuits du monde; lui aussi visiteur habitué des cliniques et des salles d'opération: «19 fractures en carrière, plus trois quand j'étais gamin. La première, j'avais grimpé sur un toit pour aller espionner ma petite voisine. Et j'étais tombé.»
Il s'est évadé de l'hôpital
A 55 ans, l'homme qui s'est plus d'une fois évadé de l'hôpital, qui a frôlé la mort après un terrible accident de la circulation en Italie, qui s'est une fois élancé de la dernière ligne - c'était l'époque où les départs étaient donnés «à la poussette», le pilote devant courir à côté de sa moto - parce qu'il ne marchait qu'à l'aide de béquilles, eh bien ce quinquagénaire très actif est en pleine forme aujourd'hui: «Je n'ai qu'un souci: je ne peux plus courir longtemps. Le footing d'une heure, pour moi, c'est oublié. Si je me lance, je souffre du bassin les deux jours suivants. En revanche, aucun problème pour la vie de tous les jours, le ski, le vélo, même le squash», explique-t-il.
Plusieurs clavicules
Ce «handicap», Cornu a tout de suite su qu'il en souffrirait: «Quand je m'étais fracturé le bassin, mon médecin m'avait prévenu. Mais pour le reste... Des clavicules, j'en ai cassé plusieurs. Parfois, je ne voulais pas y croire. Comme quoi l'habitude devient mauvaise conseillère. Celui qui a mal reste plus calme pendant sa convalescence. Moi, j'exagérais toujours...»
Le reste? «Je ne souffre pas d'arthrose, je ne peux pas vous annoncer avec un jour d'avance un changement de temps... Et je crois avoir encore toute ma tête. En revanche, beaucoup de pilotes de ma génération souffrent de problèmes acoustiques. C'est vrai que, de notre temps, on ne connaissait pas vraiment les tampons auriculaires.»
Editorial: la jeunesse et l'inconscience
Par Olivier Schöpfer
Tom Lüthi a tout juste plus de 20 ans. A son actif, le jeune Bernois a un titre de champion du monde moto 125 cm3; à son passif, plus de dix fractures ou lésions sérieuses. Tom Lüthi vient de se casser la clavicule pour la quatrième fois. Dans quelques jours pourtant, il sera au guidon de sa bête de course. Avec l'ambition de briguer le titre mondial en 250 cm3.
Quand on a 20 ans, les gens de 40 ans sont des vieux. Des croulants, qui n'ont que des leçons à donner. L'idée de la mort ou d'un handicap sérieux est totalement virtuelle. Une image lointaine, qui ne concerne de toute manière que les autres. 20 ans, le bel âge! Surtout pour un sportif.
Personne n'oblige Tom Lüthi à remonter sur sa moto aussi rapidement. Personne n'oblige les athlètes qualifiés à se rendre aux Jeux olympiques de Pékin, où la pollution mettra forcément leur santé à mal. Personne... si ce n'est la carrière, le rêve de gloire, l'envie d'aller toujours plus loin, toujours plus haut. Ce qui est, justement, la raison d'être d'un sportif professionnel.
En vieillissant, on ne devient pas plus sage, on devient plus prudent. Et c'est là qu'est le problème. Comment être certain qu'une blessure dont les soins nécessitent normalement six mois puisse vraiment se guérir en cinq jours? Qui peut être sûr, aujourd'hui, que Tom ne souffrira pas de séquelles, la quarantaine venue? Qui peut dire où est la limite à ne pas franchir, celle qui fait passer le virtuel - la mort, un sérieux handicap - dans le monde réel?
Personne, et c'est ce qui est inquiétant. Pour Tom comme pour tous les autres...

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Motocyclisme: Lüthi espère revenir bientôt
Victime d'une fracture de la clavicule, Thomas Lüthi a subi avec succès une opération à Münsingen. L'intervention a été pratiquée par le médecin-chef Marc Mettler. Le Bernois de 21 ans pourra quitter l'hôpital dès vendredi.
"Tout s'est très bien déroulé et j'ai déjà récupéré de ma narcose", a confié Lüthi, sacré en 2005 champion du monde des 125 cm3 et sportif suisse de l'année. "Mon prochain objectif sont les essais de Jerez dans trois semaines."
Lüthi, pour sa deuxième saison en quart de litre, faisait partie des principaux outsiders pour le titre mondial. Il a chuté mercredi sur le curcuit de Valence lors d'essais d'avant-saison, mais sera certainement sur pieds pour le premier Grand Prix de la saison, le 9 mars au Qatar.

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MOTOCYCLISME - TESTS DE JEREZ
Tom Lüthi: «Le mariage avant l'armée!»

Stan Perec
Thomas Lüthi est raisonnablement ambitieux pour la saison 2008. Il a donné des nouvelles rassurantes de son épaule droite.

Le champion du monde 2005 est impatient de retrouver l'action. Il parle de ses (nouvelles) connaissances d'italien, de son futur de pilote, mais aussi... de mariage

Jean-Claude Schertenleib
Le Matin

Alors, Tom, l'hiver en Italie, c'était comment?
Excellent. La pause a été courte, j'ai passé deux semaines à Florence, dont huit jours de cours intensifs de langue.
Pourquoi, pour comprendre quand vos techniciens d'Aprilia vous critiquent après une séance d'essais ou une course ratée?
Non, j'ai suivi ce cours pour m'imprégner un peu mieux de l'état d'esprit de mes partenaires. C'est certes important pour le travail dans le stand, mais ça l'est encore plus dans les moments de loisirs que nous partageons pendant une saison. Il ne faut pas oublier que nous vivons quasi ensemble de début février à fin novembre.
Mais pour les discussions techniques, l'anglais reste le langage international, non?
Absolument. Et ce sera encore plus le cas cette année pour moi, puisque Aprilia a dépêché à mes côtés un spécialiste du châssis de nationalité néo-zélandaise.
Donc, l'italien, c'était juste pour s'amuser?
Non, non. Si je suis allé à Florence, c'est parce que c'est la base de mon équipe et que nous avons pu passer du bon temps ensemble. Pour l'ambiance, c'est très important.
OK. Petit contrôle du travail effectué: comment dit-on clavicule dans la langue de Dante?
Je ne sais pas. Collarbone? Non, ça, c'est de l'anglais. On y revient: dès que la technique s'en mêle...
A propos, cette épaule droite?
C'est bon. J'ai passé une nuit en clinique après l'intervention chirurgicale, puis je suis resté calme 24 heures de plus à la maison; pour une fois, je n'ai pas trop bien supporté la narcose complète. Mais, dès le surlendemain, j'ai commencé à bouger mon épaule et à reprendre l'entretien physique, notamment à vélo. Ont suivi des séances de physiothérapie, un traitement d'électromagnétisme et, dès la fin de la semaine dernière, j'ai repris le travail en salle de force, en augmentant régulièrement les charges.
Bien, passons à autre chose. De ces trois événements, lequel va survenir en premier: mariage avec Fabienne Kropf, votre fiancée; école de recrues ou première victoire en 250 cm3?
La première victoire.
Et en numéro 2?
Comme je me connais, ça pourrait bien être le mariage.
Pourquoi?
Parce que aussi longtemps que je ne serai pas champion du monde 250, j'aurai besoin de chaque hiver pour préparer la tentative suivante.
Et quand vous serez champion 250?
Ce sera pire, il y aura encore plus de tests pour découvrir la classe MotoGP. Je ne vois donc vraiment pas comment trouver quatre mois pour l'armée.
Revenons à 2008: but officiellement déclaré, une place dans le top 6 du mondial. Mais vous avez bien un but secret plus élevé?
Bien sûr. Le top 6, c'est le but réaliste. Mais je suis pilote, donc je pense à la victoire.
Vous vous êtes fixé une date limite pour le titre 250?
Non, mais nous sommes tous les mêmes, nous voulons que ça vienne le plus rapidement possible.
Puis, ce sera la MotoGP. Quand vous voyez les performances des débutants Lorenzo, Dovizioso et De Angelis hier, cela doit titiller, non?
Ils sont certes débutants en MotoGP, mais ils ont tous les trois acquis déjà une sérieuse expérience en 125, et plus encore en 250. C'est dans ma catégorie actuelle que l'on fabrique les pilotes MotoGP de demain, nulle part ailleurs.
Donc, la catégorie reine, ce n'est plus un «monde impossible»?
Mais non. Quand j'ai commencé les courses, le monde impossible dont vous parlez, pour moi, c'étaient les GP. Et quand je me suis retrouvé en Mondial, c'était le titre. Je l'ai gagné. Et j'ai alors pensé que la 250 ça devait être quelque chose; aujourd'hui, j'y suis.


Les chronos
Jerez de la Frontera (Esp)
Essais IRTA Moto GP. Dernière journée.
1. Hayden (EU), Honda, 1'38''848 (161,083 km/h). 2. Lorenzo (Esp), Yamaha, 1'39''252. 3. Dovizioso (It), Honda, 1'39''313. 4. De Puniet (Fr), Honda, 1'39''351. 5. Rossi (It), Yamaha, 1'39''568. 6. Toseland (GB), Yamaha, 1'39''727. 7. Stoner (Aus), Ducati, 1'39''845. 8. De Angelis (St-M), Honda, 1'39''932. 9. Nakano (Jap), Honda, 1'40''333. 10. Capirossi (It), Suzuki, 1'40''442. 20 classés.

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VOILE - CAMMAS ET RAVUSSIN
Franck Cammas: «On a chaviré en dix secondes»

Keystone
«Groupama 3» s'est retourné dans des creux de 6 mètres. Franck Cammas et ses camarades ont eu la chance de pouvoir être sauvés, mais ce chavirage est évidemment une très grosse déception pour eux.

Dans la course autour du monde en équipage, «Groupama 3» a chaviré au large de la Nouvelle-Zélande suite à la rupture du flotteur bâbord. Les dix hommes ont été rapidement hélitreuillés et rapatriés à Dunedin (île du sud).

Jean-Guy Python
Le Matin

Positionné à 140 km à l'est du port de Dunedin, en Nouvelle-Zélande, «Groupama 3» naviguait depuis peu dans l'océan Pacifique. Il comptabilisait alors une journée d'avance sur le temps de Bruno Peyron, détenteur du Trophée Jules-Verne. C'est lundi matin, à 0 h 43 (heure suisse), que Franck Cammas, a prévenu son équipe à terre du chavirage de son maxi trimaran. Joint hier au téléphone et terriblement déçu, Franck explique les circonstances du chavirage.

Où êtes vous maintenant?
Nous sommes à Dunedin, dans l'île sud de la Nouvelle-Zélande, où trois hélicoptères nous ont ramenés. On nous a logés dans un collège catholique et les gens d'ici nous ont très bien accueillis. On nous a même fourni des habits du secours catholique pour pouvoir circuler en ville.
Que faisiez-vous au moment ou le bateau s'est retourné?
J'étais à l'intérieur en période de repos. Il y a eu des cris sur le pont. On empanne! On empanne! J'ai d'abord pensé à un démâtage. Je suis sorti tout de suite. C'était Franck Proffit qui barrait. Il y avait trois ou quatre personnes sur le pont qui nous ont dit de rester à l'intérieur et tout le monde a couru se réfugier dans la coque centrale. Le flotteur sous le vent s'est rompu et le trimaran a chaviré en dix secondes. En quatre heures, les hélicoptères étaient sur zone. Le sauvetage a été musclé. En raison de l'état de la mer, il y avait 6 mètres de creux, les hélicoptères ne pouvaient pas nous prendre sur le bateau. Chacun vêtu de sa combinaison de survie a sauté à l'eau pour rejoindre un plongeur qui nous attendait dans l'eau à une quinzaine de mètres du trimaran. Ils nous ont hélitreuillés un par un.
Et maintenant qu'est-ce qui domine comme sentiment?
C'est une grosse déception, c'est surtout l'état du bateau qui me navre. On a eu de la chance que ça arrive tout près de la Nouvelle-Zélande et pas dans les 50es hurlants. Mais c'est une énorme frustration de ne pas voir le cap Horn.
Les dix hommes d'équipage dont le Vaudois Stève Ravussin vont mettre désormais tout en oeuvre pour récupérer «Groupama 3» dès que les conditions sur zone s'amélioreront.

[JinDam]

Ta du te planter Norton, les new de Franck Cammas ne vons pas dans "news de Luthi" ^^

[Norton]

Envoyé par JinRossi

Ta du te planter Norton, les new de Franck Cammas ne vons pas dans "news de Luthi" ^^

Ouaip me suis planté...................... vlà du bon

MOTOCYCLISME - TESTS IRTA
Quand Tom le guerrier se repose

Stan Perec
Tom Lüthi regarde son nouveau casque: il ne le mettra pas tout de suite.

Le retour aux affaires de Lüthi est renvoyé de 24 heures. Mais, que les âmes sensibles se rassurent, rien à voir avec sa désormais ancienne blessure à l'épaule droite

Jean-Claude Schertenleib - 19/02/2008
Le Matin

Le Finlandais Mika Kallio, l'un des favoris pour le titre mondial 250 cm3, a été le premier à se mettre en piste. Pourquoi? Pour voir, pour sentir, pour effectuer quelques contrôles de routine avec cette KTM orange qui a dominé les essais hivernaux.

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«A ce stade de la saison, alors que nous avons déjà travaillé trois jours sur ce circuit cet hiver, j'aurais roulé... pour rien»
Thomas Lüthi
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Même heure, dans le stand d'un autre des favoris déclarés, Thomas Lüthi. Veste chaude sur les épaules, Tom parle avec Mauro Noccioli, son chef technicien. Il regarde maintenant son nouveau casque. Alerte? Que les âmes sensibles se rassurent: si le guerrier a décidé de se reposer en ce mardi influencé par la météo - il a plu très fort en début de matinée, et la piste est restée humide et froide jusqu'au crépuscule -, rien à voir avec son accident du 30 janvier dernier: «Accident? Quel accident?» Tom rigole. Pour lui, tout cela est déjà de la vieille histoire.
Rouler... pour rien!
Non, si Thomas Lüthi n'a enfilé son cuir de course que pour quelques photos, c'est tout simplement parce qu'il n'avait rien à faire sur la piste dans ces conditions: «S'il avait plu franchement, d'accord. Mais là, à ce stade de la saison, alors que nous avons déjà travaillé trois jours sur ce circuit cet hiver, j'aurais roulé... pour rien, juste pour accumuler des kilomètres sur un faux rythme.»
Tom est serein. Il sait qu'à trois semaines maintenant du début du championnat du monde 2008 il a tous les atouts en main pour bien faire.
Son patron, Daniel-M. Epp, aussi: cette saison, l'homme d'affaires bâlois qui a fait son nid en République tchèque aligne trois pilotes (Tom et le Tchèque Lukas Pesek en 250, l'Allemand Sandro Cortese en 125) et emploie en permanence 27 personnes, pour un budget total de 6 millions de francs!
Trois pilotes, mais une priorité: Thomas Lüthi. Guerrier encore au repos, hier...


Les chronos
Jerez de la Frontera (Esp). Essais IRTA. 1re journée
125 cm3. 1. De Rosa (It), KTM, 1'48''900. 2. Di Meglio (Fr), Derbi, 1'49''002. 3. Talmacsi (H), Aprilia, 1'49''063. 4. Vazquez (Esp), Aprilia, 1'49''104. 5. Terol (Esp), Aprilia, 1'49''513. 6. Corsi (Aprilia), 1'49''632. Puis: 15. krummenacher (S), KTM, 1'50''808. 26. Aegerter (S), Derbi, 1'53''560. 30 classés.
250 cm3. 1. Kallio (Fin), KTM, 1'46''369. 2. Simoncelli (It), Gilera, 1'46''881. 3. H. Aoyama (Jap), KTM, 1'47''281. 4. Simón (Esp), KTM, 1'47''296. 5. Bautistá (Esp), Aprilia, 1'47''487. 6. Toth (H), Aprilia, 1'48''339. 17 classés. Lüthi (S), Aprilia, n'a pas participé à cette première journée d'essais.