Deux semaines après une nouvelle victoire, Marc Marquez arrive en tant que leader du championnat avec plus de 20 points d’avance sur son poursuivant Maverick Vinales. Avec déjà trois victoires en cinq courses, le pilote Honda sera bien entendu attendu. Mais sur ce circuit avec une très longue ligne droite, les Ducati seront à suivre et seront difficile à battre. Les plus en danger seront les Yamaha qui risquent de souffrir.
Et si on revivait l’année 2014 ? C’est la question qu’on se pose après la nouvelle démonstration de Marc Marquez du côté du Mans. Avec une troisième victoire en cinq courses, une deuxième place et un raté alors qu’il était le plus rapide en Argentine, Marquez est le plus fort des pilotes MotoGP. Cette année, la Honda semble rapide sur tous les circuits, ce qui n’était pas le cas dans le passé. Bien entendu, on peut se demander s’il ne va pas largement dominer la saison et surtout bénéficier des résultats inconstants de ses adversaires.
Car actuellement, le deuxième du championnat est Maverick Vinales. L’espagnol de Yamaha n’est pas vraiment dans le coup cette année, que ce soit lors des essais ou en course. Mais contrairement aux autres, il termine les courses et arrive toujours à prendre de gros points. Souvent depuis le début de l’année, Vinales a du mal lors des qualifications, puis lors des premiers tours de course. Il pilote comme un diesel, mais arrive tout de même à terminer assez bien placé.
Mais la Yamaha souffre d’un gros problème de moteur. Johann Zarco s’est plaint au Mans de se faire déposer à l’accélération par les Ducati. Valentino Rossi a déclaré « Au Mugello, on va pleurer ». Bref, chez la marque aux trois diapasons, l’optimisme n’est pas de mise. La longue ligne droite pourrait être un calvaire pour les Yamaha boys.
Ceux que l’on attend le plus seront les Ducati. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord car la Ducati est souvent très rapide sur ce circuit, rappelons-nous du podium de Danilo Petrucci l’an passé.
Puis surtout chaque pilote aura quelque chose à jouer.
Andrea Dovizioso doit rattraper sa boulette du GP de France. Une chute évitable alors qu’il venait de prendre la tête et c’est de gros points de perdus. Pour un pilote qui commet très peu d’erreurs, on ne peut qu’avoir été surpris de cette chute.
Ensuite Jorge Lorenzo joue très gros sur cette course. L’espagnol est le moins bon pilote Ducati (sur ceux qui ont des motos correctes). Un ultimatum lui a été donné et c’est le Mugello. Il doit terminer devant ses coéquipiers, et s’il pouvait gagner, cela ne lui ferait pas de mal. Au vu des transferts et des différentes rumeurs, Lorenzo est proche de la sortie de chez Ducati, mais aussi des GP… Cela serait assez incompréhensible qu’un triple champion MotoGP n’arrive pas à retrouver de guidon, mais Suzuki semble se diriger vers un duo Alex Rins-Joan Mir.
Lorenzo a encore fait un très bon départ au Mans, comme très souvent depuis un an. Mais comme toujours, il n’arrive pas à tenir sur la durée de la course. Il recule inlassablement vers la 6ème ou 7ème place.
Les pilotes Pramac seront aussi à surveiller avec insistance. Danilo Petrucci a réalisé un très beau dernier GP en France avec un podium. En première ligne, il était aussi un de ceux avec le meilleur rythme en course. Comme déjà dit plus haut, il était monté sur le podium l’an passé, ne terminant qu’à deux secondes de la victoire et devant Valentino Rossi. Il n’était vraiment pas loin de la victoire et il pourrait bien sur sa forme du moment rejouer devant.
Son coéquipier Jack Miller réalise lui aussi un très bon début de saison. Actuellement 6ème du championnat, juste derrière Petrucci, il n’a jamais été aussi rapide sur des conditions normales. Quatrième au Mans, il n’a pas encore quitté le top 10 depuis le début de la saison. Il est en pleine progression et n’est pas loin d’un podium. Quand on sait que les Ducati sont rapides au Mugello, la surprise pourrait bien être australienne.
Chez Yamaha, Johann Zarco tentera d’oublier sa grosse déception mancelle. Le français n’a pu terminer sa course, la première fois depuis 21 GP et son abandon au Qatar en 2017. Mais on sait qu’avec peut-être un peu moins de pression, Zarco jouera intelligent au Mugello et reprendra sa marche en avant.
Valentino Rossi sera attendu comme chaque année, sur un GP qui lui a souvent réussi dans le passé (mais où il a aussi connu sa fracture tibia-péroné en 2010). Son début de saison est assez difficile, même si comme à chaque fois où on dit ça, il nous sort un podium ou une victoire. Mais cela fait quasiment un an qu’il n’a pas gagné, depuis Assen 2017. C’était aussi la dernière victoire de Yamaha, eux qui n’ont pas connu une aussi grosse disette depuis 2003, soit avant l’arrivée de Rossi.
Chez Honda, Dani Pedrosa et Cal Crutchlow risquent d’avoir un peu de mal, mais on sait que la Honda est rapide cette année, ils pourraient bien surprendre. Il faudra toutefois que Crutchlow termine la course ou ne parte pas en high side pendant les qualifications. Assez héroïque au Mans, on espère que l’anglais s’est refait une santé.
Chez Suzuki, cette année, c’est tout ou rien. Andrea Iannone est monté deux fois sur un podium cette année mais compte toutefois une chute en France. Pour Alex Rins, c’est un podium, mais trois chutes. Andrea Iannone est comme Jorge Lorenzo, il joue son avenir ce week-end. Les dernières rumeurs ne sont pas très bonnes pour l’italien, ne pouvant trouver refuge que chez Aprilia.
Chez Ducati Avintia, la mauvaise nouvelle est la blessure lors des tests de Barcelone, les jours suivant le GP de France, de Tito Rabat qui réalise un superbe début de saison. Il semble revivre cette année sur la Ducati, lui qui n’a que trop peu brillé sur la Honda Marc VDS.
Chez Marc VDS, on ne sait pas vraiment s’ils seront présents au Mugello. Normalement oui. Le problème vient d’irrégularité concernant la gestion de l’équipe par Michael Bartholemy. Pour faire simple, il aurait piqué 15 millions d’euro dans la caisse. Comme l’a dit le comte Van Der Straten « j’avais un ami depuis neuf ans, je viens de recevoir neuf coup de couteau dans le dos ». Présent au Mans, Michael Bartholemy a passé le week-end en civil dans le paddock. Il a été licencié de l’équipe, ou tout du moins démis de ses fonctions. L’équipe serait reprise par Gianluca Montiron, ancien patron de l’équipe du même nom. Mais tout cela est compliqué, Bartholemy contestant les accusations. Tout se jouera au tribunal. Bref, rien très positif pour l’équipe belge.
En Moto3, on devrait retrouver un peu plus de logique qu’au Mans. Sans faire injure à Albert Arenas, c’est une très grosse surprise qu’on a vécu il y a quinze jours. Un pilote qui n’avait jamais terminé dans le top 10 et qui remporte une course sur le sec, on n’avait pas vu ça depuis très longtemps.
On retiendra surtout les chutes des principaux protagonistes du championnat, Marco Bezzecchi leader du championnat, Jorge Martin qui connait un deuxième abandon sur accrochage en deux courses, Enea Bastianini qui a craqué à un tour de l’arrive ou Aron Canet qui a fait une belle course après être parti de la dernière place sur la grille.
Arenas a aussi bénéficié de la pénalité contre Fabio Di Giannantonio qui avait été le premier à franchir la ligne. Le pilote italien de Gresini compte de nombreux podiums, mais la victoire lui échappe toujours, même s’il se rapproche de plus en plus.
Le podium Arenas, Migno, Ramirez doit être un des plus surprenants de l’histoire des GP. Mais les trois pilotes ont toutefois été dans le coup pendant toute la durée du GP.
Marcos Ramirez est aussi un des pilotes à surveiller. Depuis Jerez, il compte deux podiums, et semble reparti sur de bonnes bases comme on l’avait déjà vu l’an passé.
En Moto2, Pecco Bagnaia a encore confirmé qu’il serait l’homme à battre cette année avec une nouvelle victoire. Le pilote Sky VR46 mène toujours le championnat.
Il ne sera pas le seul italien attendu sur ses terres, avec notamment Mattia Pasini qui a connu un coup d’arrêt au Mans avec une chute qui le fait terminer 18ème. On se souvient que l’an passé, il avait réalisé une course de folie pour s’imposer pour la première fois depuis 8 ans. Il apprécie le Mugello avec trois victoires sur cette piste, la première il y a 12 ans en 125cc puis la deuxième en 2009 dans un duel homérique sous la pluie face à son grand copain Marco Simoncelli.
Lorenzo Baldassarri tentera lui aussi de faire mieux qu’au Mans où il a chuté. Le pilote Pons, auteur d’un très bon début de saison aime lui aussi cette piste du Mugello. On se souvient de ses derniers tours face au champion du Monde en titre Johann Zarco il y a deux ans pour une victoire qui aura été très proche.
On a vu au Mans le premier podium en Moto2 pour Joan Mir. Le champion du Monde Moto3 en titre est en pleine progression et ce podium n’est que le premier d’une longue liste.
Chez Dynavolt, Marcel Schrotter et Xavi Vierge tenteront de continuer leur marche en avant. Pour Vierge, espérons pour lui qu’il soit à l’heure pour éviter de partir dernier sur la grille être obligé de faire une remontée de folie.
En France, la bonne surprise a été pour Romano Fenati qui a terminé à une très honorable 7ème place. Il tentera de faire aussi bien sur ses terres. Par ailleurs, Andrea Marinelli, le principal sponsor de l’équipe est décédé ce mardi 29 Mai à l’âge de 46 ans. L’équipe voudra lui rendre le plus bel hommage possible.
Côté français, Fabio Quartararo a réalisé une très bonne course en terminant à la 8ème place. Espérons qu’il arrive enfin à passer un cap et être régulier autour de la 10ème place.
Horaire et diffusion:
Chaque année le GP d'Italie a un gros poblème sur Eurosport. En effet, il tombe en plein milieu de Roland Garros. Comme nous sommes en Europe (et en dehors de l'Angleterre), nous avons des horaires classiques.
Pourtant Eurosport fait l'effort de diffuser toutes les séances d'essais. En revanche, il risque d'y avoir quelques retard pour la prise d'antenne suivant les matchs en cours.
Toutes les séances seront en live sur Eurosport 2 et on aura même le dimanche après les courses un Dimanche Méca! Comme quoi, année après année, on a de meilleures diffusions. Dommage que ce soit la dernière année sur Eurosport.