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Valentino Rossi

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  • Date de naissance: 16 Février 1979
  • Lieu de naissance: Urbino (Italie).
  • Nationalité: Italienne
  • Numéro de course: #.46
  • Titres de champion du monde: 9, 125 (1997), 250 (1999), MotoGP (2001,2002,2003,2004,2005,2008,2009)
  • Team actuel: Yamaha Team
  • Site officiel: ValentinoRossi.com

Palmarès:

Titres de champion du Monde:

  • 125cc en 1997
  • 250cc en 1999
  • 500cc en 2001
  • MotoGP en 2002, 2003, 2004, 2005, 2008, 2009

Général:

  • 1996 >>> 9e du championnat du Monde 125cc (Aprillia)
  • 1997 >>> Champion du Monde 125cc (Aprillia)
  • 1998 >>> vice-champion du Monde 250cc (Aprillia)
  • 1999 >>> Champion du Monde 250cc (Aprillia)
  • 2000 >>> Vice-champion du Monde 500cc (Honda)
  • 2001 >>> Champion du Monde 500cc (Honda)
  • 2002 >>> Champion du Monde MotoGP (Honda)
  • 2003 >>> Champion du Monde MotoGP (Honda)
  • 2004 >>> Champion du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2005 >>> Champion du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2006 >>> Vice-champion du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2007 >>> 3e du championnat du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2008 >>> Champion du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2009 >>> Champion du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2010 >>> 3e du championnat du Monde MotoGP (Yamaha)
  • 2011 >>> 6e du championnat du Monde MotoGP (Ducati)
  • 2012 >>> 6e du championnat du Monde MotoGP (Ducati)
  • 2013 >>> 4e du championnat du Monde MotoGP (Yamaha)

Autres

  • Vainqueur du championnat régional de kart en 1990
  • Vainqueur du championnat d’Italie Sport Production 125cc en 1994
  • 3e du championnat d’Europe 125cc en 1995
  • Vainqueur des 8 heures de Suzuka en 2001, avec Colin Edwards
  • Participation à plusieurs rallyes WRC avec une 11e place comme meilleur résultat en Nouvelle-Zélande en 2006.

Récapitulatif de ses résultats en Grands Prix:


Statistiques:

Grand Prix (294):

  • 30 en 125cc
  • 30 en 250cc
  • 202 en MotoGP


Victoires (106):

  • 12 en 125cc
  • 14 en 250cc
  • 67 en MotoGP


Podiums (183):

  • 15 en 125cc
  • 21 en 250cc
  • 23 en 500cc
  • 124 en MotoGP

Pôles (59):

  • 5 en 125cc
  • 5 en 250cc
  • 4 en 500cc
  • 45 en Moto GP

Points en carrière:

  • 4798 points


Bio
graphie

Valentino Rossi est né à Urbino, mais sa famille déménage rapidement à Tavullia, à moins de 10km de Pesaro au bord de la côte Adriatique.

Fils de Stefania et de Graziano Rossi, alors pilote en championnat du monde (avec 3 victoires et la 3e place du championnat 250cc en 1979), il attrape très vite le virus de la moto. Il assiste aux nombreux repas organisés chez son père regroupant les meilleurs pilotes italiens de l’époque, et ceux-ci évitent le petit Valentino qui les bombarde de questions.

Cependant, dans ses premières années il fait surtout du go kart, ce qui a tendance à rassurer Stefania. Mais Graziano remplace assez rapidement le moteur de 60cc par un de 100cc, ainsi Valentino peut dès ses 5 ans s’exercer à la technique de l’appel/contre-appel.
Rossi remporte le championnat régional de karting en 1990. Après cela, il commence la minimoto et remporte de nombreuses courses régionales en 1991.

Rossi continue quand même le karting et termine alors cinquième aux championnats nationaux à Parme. Valentino et Graziano envisagent de s’engager dans la série italienne 100cc, ainsi que les séries correspondantes européennes, de quoi le diriger vers une carrière de pilote automobile. Toutefois, ils décident de se consacrer uniquement à la minimoto à cause des coûts élevés des courses de kart. Il passe alors deux années à se perfectionner à minimoto, en 1992 et 1993.

En 1993, avec l’aide de son père, de Virginio Ferrari, de Claudio Castiglioni et de Claudio Lusuardi (qui a été team manager du team Cagiva), il pilote une moto Cagiva Mito 125 dans le championnat d’Italie Sport Production.
Les débuts sont houleux, puisque Rossi chute dans le premier virage lors de ses premiers tours de roues 100 mètres après être sorti de la voie des stands ! Il terminera 9e de la course, et progressera tout au long de la saison, allant jusqu’à décrocher la pôle à Misano, puis à finir sur le podium.

L’année d’après, Lusuardi fournit à Valentino une machine « d’usine » et celui-ci remporte le championnat.

Voir la vidéo: Rossi story 1994

En 1995, Rossi prend le départ du championnat d’Europe 125cc, et finit 3e derrière Cecchinello et Frédéric Petit. Il apprend alors à composer avec du matériel moins performant que celui de ses concurrents (Cecchinello bénéficiait du soutien de Honda), et décroche son ticket pour le championnat du monde 125 l’année d’après, dans un team privé.

En 1996, Rossi fait déjà preuve d’un immense talent, mais un manque d’allonge de son Aprilia, sa grande taille et sa fougue l’obligent à se dépouiller, et donc à commettre de nombreuses erreurs. Il se fait remarquer en se battant de nombreuses fois pour le podium, en remportant le GP de République Tchèque à Brno, et en terminant 9e du championnat. Il prend le surnom de « Rossifumi », en hommage aux pilotes japonais qu’il adulait pendant son adolescence, il racontait entre autres revisionner tous les matins avant d’aller au collège la course de Norifumi Abe à Suzuka en 1994.

Ces performances lui assurent une machine officielle pour la saison 1997. Il écrase alors ses concurrents, remportant 11 courses sur 15, dont 6 d’affilée. C’est à ce moment-là que lui vient l’idée d’utiliser ce « temps de parole » à la fin de chaque GP pour organiser une petite célébration avec l’aide de son fan-club composé alors majoritairement d’amis d’enfance ou d’habitants de Tavullia. En hommage à son titre on lui offre même une maison peinte aux couleurs du drapeau italien en plein milieu du village (cette maison a depuis été détruite pour cause d’insalubrité). Cette touche humoristique lui assure déjà une certaine popularité. Il est sacré en République Tchèque avec une troisième place.

Son titre lui ouvre la porte du team officiel Aprilia en 1998, où il est le coéquipier de Tetsuya Harada et de Loris Capirossi. L’apprentissage de la catégorie est difficile avec de nombreuses chutes (5 résultats blancs), mais lorsqu’il termine une course c’est sur le podium (5 victoires dont les quatre dernières courses de la saison, 3 deuxièmes places, 1 troisième place). Les démêlés entre Capirossi et Harada lui permettent de décrocher la place de vice-champion du monde. Il refuse alors une place en 500cc, et déclare vouloir d’abord décrocher le titre en 250cc.



En 1999, Rossi est le grand favori pour le gain du titre. En effet, l’équipe de trois pilotes est démantelée, avec Harada parti piloter l’Aprilia 500 V2 et Capirossi viré devant trouver refuge chez Honda où les machines semblent être moins performantes. Rossi décide alors de changer de surnom et choisit celui de « Valentinik ». Cela vient d’une bande dessinée ou Donald Duck (Paperino en italien) se transforme en un super-héros Paperinik, souvent maladroit et malchanceux mais toujours vainqueur.

Pourtant, le début de saison de Rossi est loin d’être fulgurant. Cinquième en Malaisie, septième au japon sous la pluie (qu’il déteste), Rossi doit attendre Jerez avant d’enfin s’imposer. Hélas, un bris de chaîne alors qu’il avait course gagnée au Paul Ricard lui fait accuser un retard de 40 points sur le très régulier Tohru Ukawa après seulement 4 courses. Rossi se ressaisit alors en enchaînant les bons résultats et en reprenant à chaque fois des poins sur Ukawa. Victoire au Mugello, à Barcelone, 2e à Assen après un duel à couteaux tirés avec Capirossi, duel qu’il remporte à Donington dans une course en deux parties, gagne en Allemagne et prend alors la tête du championnat grâce au premier résultat blanc de Ukawa. Rossi n’a plus qu’à dérouler, laissant la course d’Imola à Capirossi, la finale de Buenos Aires à Olivier Jacque, et celle de Valence sous la pluie à Ukawa, mais il remporte toutes les autres courses et est sacré à Jacarepagua lors du GP du Brésil. Il développe au cours de cette année une profonde sympathie avec Rossano Brazzi son chef mécanicien allant jusqu’à singer sa coupe de cheveux !

Rossi à Imola en 1999

Honda lui déroule alors le tapis rouge lors de son intégration dans la catégorie reine, les 500cc.

En effet, Rossi bénéficie d’une machine officielle et d’une structure séparée de celle du team officiel Repsol composé du champion du monde Alex Crivillé et de Tadayuki Okada, mais hérite surtout de l’ancienne équipe technique du grand Mick Doohan qui a mis un terme à sa carrière sur blessure l’année d’avant à Jerez. Cette équipe technique composée de Jeremy Burgess, Bernard Ansiau, Gary Coleman et Alex Briggs est une référence en la matière, et devrait mener Valentino vers les sommets.

Cette arrivée en 500cc est aussi l’occasion pour Rossi de retrouver son meilleur ennemi Max Biaggi, le meilleur représentant italien de ces dernières années. Tout les oppose, aussi bien leur caractère, leur région d’origine, leur âge, et les médias italiens attisent cette rivalité qui a démarré avant même que les deux pilotes prennent la piste ensemble. En effet Rossi avait déclaré publiquement en 1996 ne pas apprécier Biaggi, lequel a rétorqué que Rossi n’avait pas encore le palmarès pour le juger.

Rossi comprend lors des essais hivernaux qu’il faudra calme et sérénité pour parvenir à dompter sa bestiale 500 2-temps, et que le super-héros Valentinik n’est peut-être pas le plus adapté. Pourquoi pas un Docteur ? Surtout qu’en Italie, de nombreuses personnes se prétendent docteurs sans pour autant l’être, et les docteurs Rossi sont assez courants là-bas.

De plus, Honda a confié le développement de la NSR 500 à Crivillé fraîchement auréolé de son titre de champion du monde, et que celui-ci ne sachant que demander pour améliorer l’équilibre de la moto développée par Doohan demande de la puissance supplémentaire. Les Japonais s’exécutent, et la NSR 2000 devient une machine très difficile à piloter, peinant à décrocher des podiums en début de saison alors qu’il y a peu elle empilait les victoires.*

*La biographie « Valentino Rossi, de la piste aux étoiles »



Rossi en 2000

Tout cela ne facilite pas la tâche de Rossi qui doit en plus s’habituer au style de pilotage des 500cc moins coulé, mais il est un des rares pilotes Honda à surnager et parvient à quelques coups d’éclat avant en général de chuter. Il réalise le meilleur tour en course à Welkom avant de chuter, chute alors qu’il vient de prendre la deuxième place à Sepang, signe ses premiers podiums à Jerez et au Mans, chute dans une course mémorable au Mugello (où il est à la lutte pendant toute la course avec Capirossi et Biaggi). Il parvient aussi à devenir performant sous la pluie, signant un podium à Barcelone et remportant même sa première victoire à Donington Park sur une piste piégeuse.

 

Rossi à Barcelone en 2000

Rossi se révèle être un des principaux protagonistes de ce championnat très ouvert (8 vainqueurs différents sur la saison, 11 pilotes différents sur le podium), avec de nombreux podiums au Sachsenring, en République Tchèque, au Portugal.

Il chute à Valence qu’il n’aime définitivement pas, gagne le jour du sacre de Roberts au Brésil, sort vainqueur d’un duel avec Biaggi à Motegi pour la deuxième place (voir vidéo), et finit la finale sur le podium à Phillip Island. Il finit donc deuxième du championnat pour sa première saison comme en 1998, derrière Roberts Jr mais devant Biaggi.

 

Il s’en sort, mais chutera quelques tours plus tard

La saison 2001 s’annonce passionnante, entre Rossi voulant confirmer sa maxime « Une année pour apprendre, une année pour gagner », Biaggi voulant rabattre le caquet de son compatriote, le champion en titre Roberts, la surprise de l’an dernier McCoy, les expérimentés Barros et Capirossi, l’arrivée du Team Tech3 et de Ukawa de la 250cc, la lutte pour la victoire s’annonce épique, et elle le sera.

Tout commence à Suzuka, domaine de Honda. Dans un début de course débridé, Rossi remonte après avoir (comme d’habitude) raté son départ. Il se lance dans un dépassement par l’extérieur de Biaggi dans le dernier virage, mais ce dernier élargit et sort le coude pour le faire sortir de la piste (officiellement, c’était pour éviter que Rossi n’accroche pas le levier de Biaggi, à vous de juger)

Rossi à Suzuka en 2001

Le tour d’après, Rossi fou de rage double de manière très nette Biaggi, en se rabattant devant lui au freinage, et le gratifie d’un joli doigt en l’air en pleine courbe. Rossi met les voiles et remporte la 500e victoire de Honda en grands prix

Rossi enchaîne les victoires à Welkom et à Jerez, et l’on pense alors se diriger vers une domination sans partage du Docteur. Cependant, une troisième place derrière les deux pilotes Yamaha Biaggi et Checa au Mans et une chute sous la pluie diluvienne du Mugello lui font perdre une partie de son avance.

A Barcelone, Rossi s’élance de la pôle position mais n’est que 16e à la fin du premier virage, s’en suivra une remontée fantastique jusqu’à la victoire devant Biaggi.Hélas, les deux pilotes en viennent aux mains dans l’escalier menant au podium, et le président de la FIM Francesco Zerbi intervient pour leur dire de se calmer.

Rossi termine alors deuxième derrière Biaggi à Assen dans une course écourtée par la pluie, Rossi lui rend la pareille en gagnant à Donington alors qu’il n’était que 11e sur la grille, au Sachsenring on assiste à un triomphe Yamaha, Rossi n’est que 7e, Biaggi avec cette victoire revient à 10 points de Valentino, juste avant la trêve hivernale, juste avant la course de Brno, un circuit qu’affectionne particulièrement le Romain.

Et dès les premières séances d’essais, Biaggi cherche à mettre la pression à Rossi, en chassant le chrono aux essais, en voulant montrer qui est le plus fort en tentant une échappée solitaire en course. Rossi ne s’affole pas, et est le seul à pouvoir suivre ce rythme infernal, que le Romain n’arrive pas à tenir puisqu’il chute vers la mi-course.

Cette chute marque le tournant du championnat, vu que Rossi enchaînera les victoires (5 en 6 courses, la dernière étant à Valence sur une piste changeante qui ne lui réussit décidément pas) tandis que Biaggi a perdu confiance envers le train avant de sa machine et accumule les chutes en course (4 sur les 7 dernières courses de la saison), n’étant pas loin de se faire rattraper par Capirossi au général.

Rossi décroche le titre à Phillip Island avec une victoire dans ce qui reste une des plus belles courses de la décennie, alors qu’un huitième place lui était suffisante. Il préfère doubler Biaggi à trois virages de l’arrivée, et être sacré avec panache, et devenir le plus jeune pilote à décrocher le titre dans trois catégories différentes.

 


Rossi à Jacarepagua, pour la dernière course réservée aux 500 2-temps

En 2002, le règlement change radicalement puisque la catégorie est désormais ouverte aux 990 4-temps, qui représentent l’avenir de la catégorie. Les teams officiels disposent de ces machines, contrairement aux autres qui en disposeront au compte-gouttes.

Les négociations pour la signature du contrat de Rossi sont difficiles, puisque Rossi veut resigner un an et disposer d’une 500cc dans son garage « au cas où », alors que Honda veut le conserver deux ans et ne surtout pas revenir en arrière. Alors qu’un compromis est trouvé, Rossi se rend compte lors de la signature du contrat qu’aucun de ces accords n’apparaît sur le contrat. Humilié, et à pied s’il ne signe pas (au mois de janvier, aucune chance de trouver une autre machine), Rossi doit céder, mais jure un jour de se venger.

La saison 2002 verra la domination sans partage des RC 211V, puisque Rossi lors de cette saison signera 11 victoires, 4 deuxièmes places, et un résultat blanc à Brno à cause d’un problème de pneus alors qu’il se battait pour la victoire.

Son coéquipier le devance en Afrique du Sud après un mauvais choix de pneus, Biaggi gagne à Brno et à Sepang, Barros remporte deux courses lorsqu’il reçoit la 4-temps à Motegi et à Valencia. Toutes les autres victoires sont pour l’ogre Rossi.

Les 500 rejoignent alors les musées, après avoir manqué la seule opportunité qui se présentait de battre les 1000 au Sachsenring.
On entend alors souvent que lorsque Rossi gagne c’est normal puisque qu’il dispose de la meilleure machine, alors que dès qu’il perd c’est un âne, ce qui a tendance à agacer prodigieusement le Docteur.


Rossi en 2002
en glisse pour inscrire la moto en entrée de virage

L’année 2003 est marqué par l’arrivée des Ducati, mais aussi par la surprise Sete Gibernau. Lui que l’on accusait de rester en Moto GP uniquement grâce à son sponsor (Telefonica), il hérite de la machine officielle qui devait être celle du regretté Daijiro Kato, et enchaîne les bons résultats.


Rossi doit s’incliner en Afrique du Sud et en France face à Gibernau, face à Capirossi à Barcelone (Rossi tire tour droit et remonte de la 6e à la 2e place), et même s’il ne descend pas du podium subit une série de quatre courses consécutives sans victoire (pour la première fois depuis 2000), à Barcelone, sous la pluie d’Assen, en perdant 10s à cause d’un dépassement sous drapeaux jaunes à Donington, et enfin dans un duel avec Gibernau au Sachsenring.

Rossi revient de la trêve estivale prêt à en découdre et remporte d’un cheveu la course de Brno. Plus rien ne l’arrête jusqu’à la fin de la saison, il ne laissera échapper que la course de Motegi, après être remonté de la 9e à la 2e place suite à un tout droit.

Plus fort encore, il bat Chronos en remontant le temps à Phillip Island. En effet, il est mis au courant pendant la course de sa pénalité pour dépassement sous drapeau jaune (suite à la chute de Bayliss), et enchaîne les tours qualifs jusqu’à compter 15 secondes d’avance, avance suffisante pour gagner même en étant pénalisé.
Rossi finit donc la saison avec 9 victoires et 16 podiums (sur 16 courses), et égalise le nombre de podiums consécutifs détenu par Agostini (22). Ce record aurait été de 36 sans son problème de pneus à Brno en 2002.

En fin de saison 2003, Rossi a trois possibilités, continuer à essayer d’empiler les titres chez Honda alors que ceux-ci l’avaient arnaqué il y a deux ans et qu’ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’un autre pilote Honda arrive à le devancer, soit aller chez Ducati qui après une très prometteuse première année aspire à faire encore mieux, soit aller chez Yamaha n’ayant décroché qu’un seul podium avec Barros sur la piste mi-sèche du Mans.

Rossi est séduit par le challenge de changer d’équipe et de montrer que le pilote est encore prépondérant en moto, et visite l’usine Ducati lors de l’été 2003 mais leur contrat obligerait Rossi à participer à toutes sortes d’opérations de com’, chose que déteste Rossi. Il voit par contre que les japonais de Yamaha sont prêts à tout pour l’avoir, il décide donc de les rejoindre avec toute son équipe technique.
L’épopée Honda se termine avec 3 titres et 33 victoires en 4 saisons, place maintenant à l’aventure Yamaha !

En 2004, Rossi s’apprête donc à relever un challenge que peu de pilotes ont tenté, changer une équipe qui gagne, ce que des pilotes comme Doohan n’ont jamais osé faire.

De plus la concurrence est rude cette année, puisque Gibernau compte bien confirmer sa très bonne saison 2003, que Biaggi pense que c’est l’année ou jamais de battre son rival, que Barros quitte Yamaha pour se retrouver au guidon de la Honda officielle, et que les pilotes Ducati visent de meilleurs résultats.

Après des essais hivernaux où Rossi réalise des chronos très proches des pilotes Honda (il remporte même la BMW lors des essais IRTA à Barcelone), tout ce beau monde se retrouve à Welkom en Afrique du Sud pour l’ouverture de la saison. A la surprise générale Rossi arrive à décrocher la pôle (loin d’être son exercice fétiche), et l’on attend une sacrée bagarre avec Biaggi et Gibernau qui l’accompagnent en 1ere ligne.

Au final, cette course se résume à un duel Rossi/Biaggi, aucun des deux ne voulant lâcher, on voit un Rossi pendu du début à la fin, mais qui réussit à arracher la victoire (malgré le tour le plus rapide en course signé par Biaggi… dans le dernier tour !). Cette victoire, aussi forte émotionnellement qu’inattendue oblige Rossi à s’arrêter en bord de piste pendant le tour d’honneur, pour embrasser « sa » Yamaha et réaliser ce qu’il vient de faire. La deuxième Yamaha celle d’Abe est à 36 secondes.

A Jerez, Rossi domine encore les débats en signant la pôle et semble difficile à battre en course, malheureusement il pleut pour la course et Rossi doit se résoudre à terminer 4e, tout comme en France où il se fait même battre par Checa. C’est la fin de sa série de podiums.

Au Mugello, Rossi arbore un casque avec une médaile en bois en rapport à cette accumulation de 4e places, il remporte la course en deux parties, la première étant le siège d’une énorme baston avec Gibernau, Biaggi et Tamada.

Il gagne encore à Catalunya lors d’un duel face à Gibernau, dont il sort encore victorieux à Assen. Rossi et Gibernau sont alors à égalité au championnat.

Les trois prétendants au titre à Barcelone

Les deux pilotes chutent alors à Rio laissant le doublé aux pilotes Honda Camel Tamada et Biaggi, Biaggi qui gagne en Allemagne, Rossi ne peut alors faire mieux que 4e, quand Gibernau chute encore. Rossi est alors en tête du championnat devant Biaggi pour un point, et avec seulement 13 points d’avance sur Gibernau.

Rossi est alors le plus régulier des prétendants au titre, alors que les pilotes Honda se piquent des points entre eux. Victoire en Angleterre (Edwards s’intercale entre Gibernau et lui, Biaggi est 12e), deuxième à Brno, victoire au Portugal, deuxième derrière Tamada intouchable à Motegi. Rossi compte à ce moment 39 points d’avance sur Gibernau, avant de se lancer dans l’inconnu à Losail au Qatar.

Rossi à Donington

Sur ce circuit, Rossi se qualifie mal et surtout du côté sale de la piste, son équipe technique décide alors de nettoyer la place sur la grille pour la course, pratique courante en motocross. Seulement, cela est interdit par le règlement et le team de Gibernau porte réclamation, Rossi se retrouve alors relégué en fond de grille. Rossi est fou de rage, son team dénonce Biaggi qui avait fait de même, et part le couteau entre les dents le dimanche, passant de la 21e à la 8e place en un tour !
En voulant remonter trop vite, Rossi chute et voit son avance se porter à 14 petits points, à 3 GPs de la fin de saison. Rossi se fâche alors contre Gibernau (avec qui il s’entendait pas trop mal auparavant), l’accusant de cafardise, et jurant que jamais plus Gibernau ne remporterait un GP. Rossi tiendra parole…

En effet, la colère fait que Rossi est imbattable en cette fin de saison, se moquant ouvertement de Gibernau lors de la célébration de sa victoire à Sepang, décrochant le titre à Phillip Island alors qu’une place de deuxième derrière Gibernau lui suffisait, puis enfin en remportant la finale à Valence (une de ses deux seules victoires sur ce circuit) chez son adversaire.

En 2005, on prend les mêmes et on recommence, sauf Biaggi qui rejoint pour la première fois de sa carrière le HRC, en ayant échangé sa place avec Barros. La saison démarre à Jerez, avec un duel mémorable entre Rossi et Gibernau.
Rossi qui semblait à l’agonie pour suivre Gibernau, arrive à placer une attaque à deux tours de la fin et à creuser un petit écart. Cependant, il commet une erreur dans le dernier tour et Gibernau le repasse, on obtient alors un des finals les plus spectaculaires et les plus virils qu’il ait été donné de voir en Moto GP:


Jerez 2005
(vous remarquerez à quelle vitesse
Rossi fond sur Gibernau dans le double droit)

Gibernau ne sort pas indemne de cette lutte vu qu’on lui diagnostique une luxation acromio-claviculaire de niveau 1. Mais la blessure est surtout morale, Rossi l’a encore battu, et se permet même de le ridiculiser (en le surnommant Hollywood, en mimant une blessure imaginaire sur le podium…). Sete va alors accumuler les erreurs face à Rossi.

Au Portugal la piste est piégeuse, et Barros est celui qui s’en sort le mieux, devançant Rossi et Biaggi, Gibernau est lui tombé alors qu’il était en tête.La piste est encore plus humide en Chine, ce qui est un sacré coup de chance pour Rossi, pas du tout à l’aise lors des essais. Il remporte la course, devant le revenant Olivier Jacque qui lui permet de creuser l’écart au championnat.

C’est le début d’une série de cinq victoires consécutives, au Mans (face à Gibernau), au Mugello face à la meute italienne (Biaggi, Capirossi, Melandri), à Barcelone face à Gibernau, puis à Assen, soit 170 points sur 175 possibles après 7 courses, reléguant le premier poursuivant Melandri à 63 points.

A Laguna Seca sur un nouveau circuit très particulier et assez peu sécurisé, Rossi finit premier non américain en étant sur le podium derrière Hayden et Edwards. Il gagne sous la pluie diluvienne de Donington (en collant 8s en 3 tours à Roberts et Barros qui le suivaient depuis le début)


A Laguna Seca, avec une livrée spéciale

Preuve que la Yamaha est alors une moto performante, Edwards son coéquipier est alors 3e du championnat, à un point de Melandri mais il possède moitié moins de points que Valentino, c’est-à-dire 105 points de retard !

Gibernau lui offre la victoire au Sachsenring en faisant une goutte d’eau dans le dernier tour alors que Rossi ne semblait pas en mesure de le battre. Rossi enchaîne avec une victoire à Brno, et a marqué 261 points sur 275 possibles, dont 9 victoires sur 11 courses.

La fin de saison est moins étincelante, puisque Rossi chute en embarquant Melandri à Motegi, laisse la victoire à Capirossi et ses Bridgestone le jour de son titre à Sepang, gagne au Qatar face à Melandri et en Australie, mais laisse les deux dernières courses au vice-champion du monde Melandri. A noter que Rossi remonte de la 15e place sur la grille à la 3e à Valencia !


Rossi marque son empreinte en remportant son 5e titre de suite à Sepang

En 2006, Rossi est le grand favori à sa propre succession, Biaggi n’a pas de guidon, Gibernau va chez Ducati, Barros part en SBK, mais la jeune génération commence à pousser avec Melandri qui compte bien confirmer sa saison précédente, Hayden 3e au général l’année d’avant, Pedrosa double champion du monde 250cc, et Casey Stoner son dauphin.

La saison démarre mal pour Rossi, accroché par Elias au premier virage de Jerez, il ne pourra finir que 14e, laissant à Capirossi le soin de mener le championnat. Rossi se ressaisit en remportant la course du Qatar, mais ne finit que 4e en Turquie, et enchaîne deux résultats blancs, sur problème de pneus en Chine et sur casse mécanique alors qu’il avait course gagnée en France (4s d’avance à 8 tours de la fin). Il a alors 43 points de retard sur Hayden, très régulier.

Rossi au Mans, en pleine remontée

En plus, la M1 2006 souffre de chattering, rendant la tâche à Rossi encore plus complexe. On raconte même qu’il a gagné la course du Mugello (pour la 5e année de suite) avec la moto de l’année d’avant !
Il gagne encore à Barcelone après le terrible crash du premier virage, mais Hayden continue à engranger des points et des podiums.

A Assen Rossi chute violemment le vendredi matin (pneus froids), se qualifie en dernière ligne et parvient à arracher la 8e place, tandis que Hayden remporte la course face à Edwards.

Rossi encore convalescent réussit à terminer deuxième derrière Pedrosa à Donington au prix d’une belle lutte avec Melandri. En Allemagne Rossi alors la performance extraordinaire de gagner en partant de la 11e place sur la grille sur un circuit où il est très difficile de doubler dans ce qui sera l’arrivée la plus serrée de l’histoire de la MotoGP (4 pilotes en 3 dixièmes), il n’est alors plus qu’à 26 points de Hayden

Hélas, son moteur casse à deux tours de l’arrivée alors qu’il souffrait déjà d’un problème de pneus à Laguna Seca (il était 6e avant son problème moteur), l’écart passe alors à 51 points avant la trêve, il reste 6 courses et 3 pilotes devant lui au championnat.

Rossi va alors trouver la régularité qui lui faisait défaut jusqu’alors, enchaînant 5 podiums alors qu’il n’en avait jamais fait plus de deux d’affilée dans la saison! En même temps, Hayden se bat avec sa Honda et marque bien moins de points qu’à l’accoutumée.

Capirossi est insuivable à Brno, Rossi est deuxième. La course d’après voit un duel entre les deux hommes, avec un Pedrosa héroïque sur le podium:

En Australie les conditions étranges (première mise en application de la règle pour aller chercher les machines aux stands) font que Rossi ne peut faire mieux que 3e, après un début de course tonitruant (passer de 8e à 2e en 1 tour et demi c’est tonitruant).

Après une course où Capirossi est encore une fois insuivable à Motegi (où Bridgestone est invaincu depuis 3 saisons) et où Rossi finit 2e, il n’y a plus que 12 points d’écart entre Rossi et Hayden, à deux courses du but.

A Estoril, Pedrosa dans une attaque impossible fait tomber son coéquipier, cependant Rossi se retrouve face à un Elias en état de grâce et doit s’incliner pour deux millièmes, mais avec huit points d’avance sur Hayden et la dynamique actuelle, le titre semble promis à Rossi malgré tous ses ennuis.

Eh non ! Dernier coup de théâtre de cette saison folle, Rossi (parti de la pôle) part très mal, se retrouve bloqué derrière Vermeulen, et chute (sa seule chute en course de la saison où il est responsable), repart mais ne peut empêcher Hayden d’être sacré champion pour 5 petits points.
Valence n’est définitivement pas son circuit…

Rossi, beau perdant, ne pense alors plus qu’à reprendre son bien en 2007.

La cylindrée maximale autorisée passe alors à 800cc, ce qui oblige l’ensemble des constructeurs à construire une nouvelle machine, tout en étant économe du point de vue de la consommation de carburant vu que la contenance du réservoir passe à 21 litres.

A ce petit jeu, c’est Ducati qui s’en sort le mieux, grâce à une électronique plus développée que chez les Japonais, de manière à pouvoir laisser l’intégralité de la puissance en ligne droite lors de la course.

On assiste alors à l’éclosion de Casey Stoner, qui après une première année d’apprentissage où il a été remarqué autant pour sa vélocité que pour son nombre de chutes, effectue un début de saison presque parfait, que Rossi ne peut contrer avec sa Yamaha plus à l’aise dans le sinueux mais nettement moins rapide en ligne droite.

Rossi finit juste derrière Stoner au Qatar et en Chine, quand Rossi remporte la course de Jerez. Cependant Rossi perd beaucoup de points en Turquie, où les pilotes Bridgestone trustent les six premières places.


A Jerez, Rossi prend la tête du championnat…
pour une course seulement

La course du Mans est ensuite tronquée par la pluie, Rossi ne peut faire mieux que 6e, mais il se venge dans son jardin du Mugello. Stoner n’est « que » 4e, Rossi seulement 9 points derrière.

On arrive alors au moment de la saison où Rossi remporte habituellement le plus de succès, mais ce coup-ci il ne reprend rien à Stoner durant cette période. Rossi perd son duel face à Stoner lors d’une course magnifique à Barcelone, il concède encore 12 points sous la pluie de Donington, mais il accomplit l’exploit de remonter depuis la 11e place sur la grille (les qualifications avaient eu lieu sur le mouillé), puis de battre Stoner lors de la course d’Assen. Nous sommes alors à mi-championnat, avec seulement 21 points entre les deux pilotes.

C’est le moment que choisit Rossi pour… s’écrouler. Il chute au Sachsenring lors d’une des seules courses où les Michelin semblent être supérieurs aux Bridgestone, finit 4e (et premier Michelin) à Laguna Seca, 7e à Brno, abandonne sur problème technique à Misano véritable course à domicile, pendant que Stoner enchaîne les victoires. On parle alors de soucis avec le fisc italien, de problèmes personnels…

Rossi a un sursaut d’orgueil en remportant la course d’Estoril, mais sombre à Motegi le jour du titre de Stoner lors d’une course à arrêts aux stands finissant 13e, il réussit à accrocher un podium à Phillip Island, finit 5e en Malaisie et doit abandonner à Valence, après une blessure aux essais et un problème technique en course, laissant la place de vice-champion à Pedrosa pour un point. Une année à oublier pour Rossi.


Livrée spéciale pour la course de Phillip Island

Il fait d’ailleurs tout pour, passant de Michelin à Bridgestone alors que la firme de Clermont-Ferrand (qui pourtant subit son premier revers de l’ère MotoGP et compte bien réagir), discutant aussi longuement avec Masao Furusawa pour améliorer la M1.

Alors, caprice d’un roi déchu de son trône, ou décision légitime ?
Les avis sont partagés, mais seuls ses résultats lors de la saison 2008 permettra de trancher.

De plus, Rossi étant le seul pilote Yamaha à rouler en Bridgestone, il doit adapter sa M1 à cette nouvelle monte pneumatique. Cela réclame du temps, trop pour pouvoir être parfaitement opérationnel lors du premier GP de nuit au Qatar.

Rossi est dernier pilote Yamaha sur la grille, devancé par les débutants Lorenzo et Toseland, et Colin Edwards « rétrogradé » chez Tech3 pendant l’hiver. En course, après avoir mené il baisse de rythme en fin de course et ne peut faire mieux que 5e, se faisant même battre par le rookie Dovizioso sur une Honda privée. Lorenzo, son coéquipier, est sur le podium, Stoner, avec les mêmes pneus est lui sur la plus haute marche. Rossi est pourtant confiant et redit à son équipe qu’il a fait le bon choix.

Cela va déjà mieux à Jerez, puisque Rossi termine deuxième derrière Pedrosa, tandis que Stoner ne peut faire mieux que 11e (après deux tout-droits). Mais l’australien n’est pas actuellement le pilote qui s’avère le plus dangeureux, puisque Lorenzo remporte sa première course à Estoril devant Pedrosa et Rossi, Stoner étant 6e. Les deux espagnols partagent la tête du championnat.

Ça freine fort à Jerez

A Shanghai, Rossi met le doigt sur de nouveaux réglages et remporte la course pour la première fois depuis 8 GPs. Il enchaîne alors avec la victoire au Mans (où il égalise le nombre de victoires de Angel Nieto) lors d’un podium 100% Yamaha (une première depuis 2001), puis pour la septième année de file au Mugello avec un casque qui a marqué les esprits.

 

rossi nieto
Rossi et Nieto au Mans

 



Quoi ma gueule ?

Rossi fête le début de l’Euro 2008 avec une livrée spéciale, et une deuxième place derrière Pedrosa mais surtout devant Stoner qui l’avait battu ici-même l’année d’avant. Cependant, lors de la journée d’essais du lundi, Stoner, jusqu’ici plutôt malchanceux (casse au Mans, caméra embarquée qui se détache à Estoril) et mécontent de sa machine trouve enfin un setting qui lui convient et se met à enchaîner les bons résultats comme en 2007.

En effet, il gagne les trois courses suivantes à Donington, à Assen et au Sachsenring. Rossi limite la casse en terminant deuxième en Grande-Bretagne et en Allemagne, mais chute lors du premier tour à Assen et ne peut ramener que 5 points des Pays-Bas. Du fait de la blessure de Pedrosa en Allemagne et de son indisponibilité pour la course suivante, Stoner devient le principal rival de Rossi en étant 20 points derrière lui.

De plus, Laguna Seca semble favorable à Stoner, au vu de sa domination en 2007, et qu’il semble ne pas convenir à Rossi, avec une troisième place comme meilleur résultat en trois ans ! cette tendance se confirme aux essais, puisque Stoner colle 3/4 de seconde par tour à tout ce qui roule lors de chaque séance ! Rossi déclare alors que pour le battre il faudrait partir 30s avant lui ou sinon partir avec une arme à feu. Il n’aura besoin de rien de tout cela.

En effet, Rossi arrive à réduire l’écart en terme de vitesse pure lors du warm-up, et prend pour une fois un superbe départ. Stoner pensait pouvoir l’emporter en enchaînant des tours chronos, il devra combattre. Rossi lui réplique instantanément à chaque dépassement de l’Australien de manière à ce qu’il ne puisse pas prendre le large, allant même jusqu’à mettre les deux roues dans la terre pour ne pas céder !

 

-T’es sûr que c’est par là ?
-Non je vais essayer pour voir

Ces deux pilotes oublient littéralement le reste du monde puisque Vermeulen le troisième est relégué à 22s du duo en 23 tours alors que les deux pilotes se battent comme des chiffonniers !
Hélas Stoner tire tout droit et chute à 9 tours du but, mais termine quand même deuxième. La machine Stoner s’est enrayée.

 

Stoner est toujours aussi rapide aux essais, mais il force trop en course et commet des fautes à vouloir éviter le duel « au corps à corps » avec Rossi. Rossi remporte ainsi les courses de Brno et de Misano à la maison. Il y égale le record absolu de victoires en catégorie reine de Giacomo Agostini (68), et le dépasse la course d’après à Indianapolis malgré l’interruption due à la tempête Ike.Il n’a plus qu’à valider son titre avec un podium à Motegi. Mais ce n’est pas le genre de la maison et Rossi met un point d’honneur à gagner la course du sacre, et s’excuse du retard retard pris pour acquérir son 8e titre.


Rossi a vu le bout du tunnel en 2008

 

Stoner donne alors rendez-vous pour l’année suivante, en remportant sa course à domicile (Rossi part alors de la 12e place sur la grille et finit 2e) ainsi que la finale, tandis que Rossi remporte la 9e course de la saison en Malaisie.A noter que Bridgestone a remporté la guerre des pneumatiques par 15 victoires à 3 face à Michelin, mais qu’il s’agit de la dernière confrontation de ce type puisque l’on passe au mono marque Bridgestone en 2009. La durée des essais est réduite, passant de 4 séances de 1h à 3 séances de 45 minutes, ramenées à 1h après réclamation des pilotes. Tout cela laisse peu de temps pour régler sa monture.Lors des essais hivernaux Stoner collectionne les meilleurs tours, mais est gêné par son poignet droit, séquelle d’une ancienne fracture. Rossi semble alors le seul capable de battre l’Australien.Au Qatar, Stoner remporte la course pour la troisième année consécutive, Rossi ne peut que terminer deuxième devant son coéquipier Lorenzo.


Rossi au Qatar

A la surprise générale, à Motegi après des éances d’essais perturbées par la pluie Lorenzo remporte la course et prend la tête du championnat pour 1pt devant Rossi, une nouvelle fois deuxième.
Lorenzo est intenable en ce début de saison puisqu’il réalise la pôle à Jerez, et semble le plus à l’aise pour la course. Rossi a lui trouvé les réglages à la dernière minute, s’élance de la deuxième ligne, remonte un à un les trois autres fantastiques et remporte la victoire, tandis que Lorenzo chute en voulant accrocher le podium face à Stoner.


Rossi prend la tête du championnat à Jerez

Au Mans et au Mugello, on assiste à deux courses débutant sur piste mouillée et se terminant sur une piste sèche. Lorenzo se tire le mieux de cette situation en empochant une victoire et une deuxième place (alors qu’il chute dans le tour de mise en grille en Italie), tandis que Rossi subit un long calvaire en France, avec une chute, 4 passages aux stands et une 16e et dernière place à la clé. Il finit 3e en Italie, ce qui met fin à son invincibilité sur la piste toscane depuis 2002.

Pourtant, le leader du championnat n’est pas un pilote Yamaha mais Casey Stoner, le seul à ne pas avoir encaissé de résultat blanc, et qui est nettement en avance sur le nombre de points décrochés à la même période l’année d’avant.

Rossi, battu chez lui par son coéquipier qui l’a aussi battu à deux autres reprises (la première fois qu’il se fait battre 3 fois par son coéquipier en catégorie reine en si peu de courses) compte bien lui rendre la pareille à Barcelone, fief du Majorquin.

Tout au long du week-end de course, les deux coéquipiers se battent à coup de millièmes, ce qui augure d’une course très disputée. Ce sera le cas. Stoner, très affaibli en fin de course, ne peut suivre ce rythme effréné, laissant place à un duel dans les trois derniers tours. Ils se doubleront 7 fois pendant ces trois tours !

Rossi sort vainqueur de ce duel, notamment grâce à deux dépassements extraordinaires:
-Il passe Lorenzo par l’extérieur au freinage de la fin de la ligne droite en soulageant les freins et en rentrant le genou (sinon il n’y avait pas la place) le tout sans élargir lors du virage
-Alors que la course semblait perdue, il double Lorenzo dans le dernier virage où il est normalement très peu recommandé de dépasser
Il s’agit de la 99e victoire en carrière de Rossi et elle fait allègrement partie des plus belles.

Les trois prétendants au titre sont alors à égalité au championnat, avec 106 points chacun avant la course d’Assen. Rossi profite d’être sur ce lieu mythique (depuis 2006 le tracé l’est bien moins) pour rentrer dans l’histoire en remportant sa 100e victoire en Grands Prix devant Lorenzo et Stoner qui souffre encore en fin de course.

Il en profite pour dérouler une banderole retraçant en images ces 100 victoires.Il finit encore devant des deux rivaux à Laguna Seca, même si Pedrosa remporte sa première victoire depuis près d’un an.

 


La banderole des 100 victoires de Rossi

La piste du Sachsenring est le théâtre d’un autre duel entre Rossi et Lorenzo, que remporte l’Italien. La course de Donington est quant à elle assez particulière de par les conditions atmosphériques, mais aussi parce qu’aucun des « quatre fantastiques » ne finit sur le podium. Rossi est celui qui s’en sort le mieux avec une 5e place (malgré une chute), ce qui lui permet de porter son avance par rapport à Lorenzo à 25 points, et à 37 points par rapport à Stoner juste avant la trêve estivale.
Un passager un peu encombrant…

Ce triumvirat pour le titre de champion se transforme dès la course de Brno en un duo puisque Stoner déclare forfait pour les trois courses suivantes pour raisons de santé. L’explication entre les deux duettistes de chez Yamaha tourne court puisque l’Espagnol chute à 6 tours de l’arrivée. A Indianapolis c’est au tour de Rossi de chuter en voulant suivre Lorenzo qui semblait plus à l’aise. L’écart se réduit alors de moitié et redevient de 25 points à 5 courses de la fin du championnat.

Rossi s’en veut d’avoir été aussi stupide à Indy, et en fait la décoration de son GP à domicile puisqu’il prend le surnom de « The Donkey » (l’âne). Il remporte la course devant Lorenzo.
La course d’Estoril marque le retour de Stoner, avec une belle 2e place derrière Lorenzo sur une autre planète (c’est le cas de le dire au vu de sa combinaison d’astronaute). Rossi ne peut faire mieux que 4e, l’écart n’est plus que de 18 points.

Cependant, Lorenzo chute au départ de la course de Phillip Island, Rossi quant à lui arrive à suivre Stoner en tête tout au long de la course sans pour autant pouvoir l’attaquer.

Rossi est sacré à Sepang sous la pluie avec un podium (une fois n’est pas coutume, mais il était le favori sur le sec) après un départ plus que moyen. Il finit la saison avec une deuxième place à Valence, ce qui est un très bon résultat pour lui ici.



Rossi sort la jambe au freinage, technique depuis adoptée par
un grand nombre de pilotes

En 2010, Rossi compte bien engranger un dixième titre, et il le montre dès les essais hivernaux, signant le meilleur temps de 5 journées d’essais sur 6, Stoner étant le seul pilote à lui tenir la dragée haute (Lorenzo a été blessé pendant une partie des essais hivernaux).

Cependant, Stoner est toujours le favori de la course d’ouverture au Qatar, vu qu’il y est invaincu depuis 2007. Mais il s’agit de la fin de cette série, puisque Stoner chute en début de course alors qu’il était en train de creuser l’écart. Rossi remporte la course non sans difficultés (il n’arrive à prendre le large qu’en fin de course), devançant Lorenzo et Dovizioso.



losail 2010Rossi, seul au monde à Losail

Hélas, Rossi se blesse en faisant du motocross entre deux courses à l’épaule, compromettant ainsi ses chances de bien figurer. Coup de chance, la course de Motegi est reportée à cause de l’éruption du volcan islandais ce qui lui permet de ne pas avoir à défendre ses chances en ce moment délicat.

A Jerez, il ne peut assister qu’en spectateur à la lutte pour la victoire entre Lorenzo et Pedrosa, Lorenzo prend alors la tête du championnat.
Au Mans, Rossi mène la danse en début de course mais Lorenzo le dépasse et le distance, de son propre aveu son épaule n’est pas la seule raison de cette deuxième place.

Rossi arrive alors dans son jardin du Mugello avec la ferme intention de remettre les choses au clair, mais aussi de renouer avec le succès sur ce circuit où il a remporté la bagatelle de 9 victoires, dont 7 consécutives. Et cela commence avec le meilleur temps de la FP1. Hélas, le samedi matin, il laisse refroidir ses pneus en laissant passer Pedrosa, puis en voulant se débarrasser de Barbera qui lui suçait la roue, et cela n’a pas pardonné dans le premier virage Biondetti.
L’arrière raccroche en entrée de virage (de manière analogue à la chute de Lorenzo à Laguna Seca en 2009), la chute est violente et le verdict est cruel, double fracture ouverte tibia/péroné, le titre est fichu, si ce n’est pas la saison. Rossi va alors manquer ses premiers départs de GP, lui qui est arrivé en championnats du monde en 1996 !

Rossi a alors deux possibilités, se remettre tranquillement de sa blessure et se préparer pour 2011, ou revenir coûte que coûte. La deuxième solution est préférée, Rossi aime trop courir (et pas assez voir gagner Lorenzo à la TV) pour pouvoir rester sans rien faire. C’est ainsi que 41 jours après sa chute Rossi reprend le guidon de sa M1 pour la course du Sachsenring, circuit assez étroit mais tournant dans le bon sens pour sa jambe endolorie. Il réussit alors l’exploit de terminer à la quatrième place, se faisant battre de peu par Stoner pour le gain du podium.
Ce podium, Rossi arrive à le décrocher à Laguna Seca dans une lutte avec Dovizioso. Il se rend alors compte qu’il est plus gêné par son épaule endolorie que par sa jambe.


Rossi vient de décrocher son premier podium depuis sa blessure

On pense alors que la trêve lui sera bénéfique, et qu’il sera un concurrent à la victoire à Brno, là où il a jadis planté la première banderille pour le gain de plusieurs titres mondiaux (face à Biaggi en 2001, à Stoner en 2008, à Lorenzo en 2009), cependant Rossi ne peut faire mieux que 5e.

La signature de Rossi chez Ducati pour les deux prochaines saisons est alors officialisée, ce qui met ainsi un terme à 7 années de collaboration avec Yamaha.

Certains arguent du fait que Rossi ne veut plus se mesurer à Lorenzo à machine égale alors que Rossi motive ce choix par le fait que Yamaha est passé grâce à lui du statut de moto incapable de faire un podium à la loyale à celui de référence en terme d’homogénéité, et que son travail chez Yamaha est désormais terminé.
Rossi va alors tout faire pour remercier en remportant au moins une course, ou d’au moins battre son coéquipier Lorenzo qui est d’une insolente rapidité cette année.

A Indianapolis, il parvient à décrocher la 4e place après un des week-ends les plus catastrophiques de sa carrière (avec la bagatelle de 4 chutes). Il parvient à décrocher un podium à Misano, mais ne peut faire mieux que 6e sur la nouvelle piste d’Aragon. Rossi songe alors à stopper sa saison pour soigner son épaule blessée, et ainsi repartir à 100% avec Ducati, mais Rossi espère le feu vert de Yamaha pour pouvoir rouler avec l’Italienne à Valence avant la fin de son contrat avec Yamaha, et déclarer forfait ne serait pas un moyen de les encourager à faire ce geste.

C’est à ce moment-là que Rossi enchaîne 5 podiums sur les 5 dernières courses de la saison, battant à 2 reprises Lorenzo. La première fois, c’est à Motegi, dans une lutte à couteaux tirés pour la troisième place. Rossi ne veut pas céder, et remporte la mise au prix de dépassements virils n’étant pas du goût de l’Espagnol.

En Malaisie, Rossi fait encore mieux puisqu’il remporte la course la jour du titre de Lorenzo. C’était pourtant bien mal embarqué puisque Rossi a réalisé un départ dont il a le secret, étant 11e au premier virage, mais il est déjà 9e à la fin du premier tour, 6e à la fin du 2e, 4e à la fin du 3e et 3e à la fin du 4e tour ! Il tient ici sa 46e victoire avec Yamaha, tout un symbole.

 


Rossi, en route vers la victoire

A Phillip Island, il finit 3e après une remontée et une bataille avec Hayden, à Estoril alors que son début de course augurait du meilleur il se fait rattraper et distancer par Lorenzo. Lors de sa dernière course avec Yamaha à Valencia, il signe un dernier podium, ne pouvant pas battre Lorenzo et Stoner.

Ses bons résultats de fin d’année ainsi que l’irrégularité de Stoner lui ont permis de décrocher la 3e place au championnat, mais cela n’est pas suffisant pour rassasier Rossi en quête d’un nouveau challenge, qui s’annonce aussi difficile que celui de rejoindre Yamaha il y a de cela 7 ans, remporte le titre suprême avec une machine dont un seul pilote a réussi à en tirer la quintessence, le tout avec une concurrence des plus féroces.

Ce défi, nous verrons dans l’avenir s’il valait la peine d’être relevé.

 

Records:

  1. Valentino Rossi fut l’un des plus jeunes champions du monde dans la catégorie reine (après Freddy Spencer, Mike Hailwood et John Surtees).
  2. Il fut le plus jeune à être sacré dans trois catégories différentes (les seuls autres furent Phil Read (125, 250 et 500cm³) et Mike Hailwood (250, 350 et 500cm³).
  3. Il est même le seul à avoir eu un titre dans cinq catégories différentes, si l’on considère la 500cm³ et la MotoGP (1000cm³ et 800cm³) comme trois catégories.
  4. Il est le deuxième pilote de l’histoire ayant réussi à décrocher au moins sept titres dans la catégorie reine (500cm³ ou MotoGP), Giacomo Agostini en ayant remporté neuf.
  5. Il est le premier à remporter au moins neuf Grands Prix par saison pendant cinq années consécutives.
  6. Neuf fois champion du monde (derrière Giacomo Agostini et Angel Nieto, à égalité avec Carlo Ubbiali et Mike Hailwood).
  7. Il a remporté des victoires dans quatre catégories différentes (comme Toni Elias, Read, Hailwood et Redmann)
  8. 105 victoires en Grand Prix, derrière Giacomo Agostini (122)
  9. 79 victoires en catégorie reine, devant Giacomo Agostini (68).
  10. 137 podiums en catégorie reine (500cm³ et MotoGP)
  11. Grâce à sa victoire au GP de Qatar (Doha 2010), Valentino Rossi est devenu le premier pilote de l’histoire à avoir remporté au moins un Grand Prix par saison durant quinze saisons successives.
  12. Avec sa victoire à Brno le 16 août 2009, la 102e, il devient le seul pilote à être monté à 160 reprises sur un podium en Grand Prix.
  13. Durant la saison 2003, il finit sur le podium de chaque course du championnat en finissant neuf fois en 1re position, cinq fois sur la deuxième marche du podium et deux fois en troisième position .
  14. Depuis le 25 octobre 2009 après le GP de Sepang, il est le seul pilote à avoir dépassé les 4000 points en Grand Prix.
  15. Il détient aussi le record de victoires consécutives au Mugello (9 dont 7 consécutives), de victoires avec Aprilia (26) et avec Yamaha (46) (pour Yamaha il a aussi le record de victoires consécutives (5) et de victoires en un an(11), du nombre de départs consécutifs (230), de podiums consécutifs (23).
  16. Avec Agostini, il a été le seul pilote champion du monde de la catégorie reine en 2-temps et en 4-temps
  17. Avec Eddie Lawson, il est le seul à avoir remporté deux championnats du monde de la catégorie reine avec deux marques différentes. Il est par contre le seul à avoir remporté deux courses de suites avec deux constructeurs différents.

Exploits:

  1. Gagner trois fois en partant de la 11e place sur la grille de départ (Donington 2001, Sachsenring 2006, Assen 2007).
  2. Gagner après avoir été pénalisé de 10 secondes pour dépassement sous drapeau jaune à Phillip Island en 2003.
  3. Partir de la pôle, être 16e au premier virage, et remporter la course à Montmelo en 2001.

*Note de l’auteur: Si vous venez de lire l’intégralité de cette biographie, cela fait maintenant près de 50000 caractères que vous me lisez, ce qui équivaut à une bonne vingtaine de pages le tout sans compter les vidéos.

Je tiens juste à vous remercier pour l’attention et le temps consacré à la lecture de ma prose, en espérant que vous avez passé un bon moment en ma compagnie au fil des lignes, des images, des anecdotes et des chiffres qui composent cette fiche.

J’ai passé un bien agréable moment à rédiger cette fiche, j’espère pouvoir le partager avec vous.

Et bien évidemment, merci à Rossi, pour être le co-auteur de ce qui est écrit ici !!

Jaya

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1 commentaire

  1. Aguettaz

    Bonjour,

    Effectivement, j’ai pris un grand plaisir a retracer, grâce à vous, la carrière de ce champion hors norme.
    Mais tous n’est pas fini encore pour ROSSI.
    Il va gagner encore des courses mais sera t il encore à même d’être une nouvelle fois champion du monde chez Yamaha en motoGP…, je lui souhaite d’y arriver.
    Bonne chance à Valentino ROSSI pour sa saison 2013.
    Un Fan de plus.

    JM

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