Pour une raison de coûts, mais également de poids des machines et donc de compétitivité, l’essence embarquée dans les MotoGP est calculée au plus juste. Le style de pilotage et la variation de l’attaque durant la course modulent toutefois la vitesse à laquelle se vide le réservoir.
Les MotoGP modernes sont donc équipées de capteurs qui contrôlent le niveau d’essence disponible, afin d’adapter la puissance des moteurs en fonction des réserves.
L’un de ces capteurs a joué un tour à Dani Pedrosa dimanche après-midi, alors qu’il tentait d’accrocher sa 1ère victoire de la saison à Jerez. Les techniciens de l’équipe Repsol Honda ont découvert a posteriori que les informations fournies par ce capteur indiquaient une quantité d’essence plus basse que la réalité. Le pilote estime que la baisse de puissance engendrée par cette information lui aurait coûté environ 2 dixièmes au tour. Compte tenu du fait que Jorge Lorenzo n’est revenu dans sa roue qu’à 3 tours de l’arrivée, le Catalan a toutes les raisons de penser qu’il aurait pu prétendre à la victoire jusqu’à l’ultime instant de la course sans cette ratée de l’électronique.
Dans le détail, la performance de Pedrosa n’a affiché aucune baisse drastique : tout juste a-t-il concédé 1 à 2 dixièmes à son poursuivant Valentino Rossi, sur 6 des tours de la seconde moitié du GP, et 4 dixièmes ponctuellement à la mi-course. Les bons temps enregistrés systématiquement après ses petites pertes, ainsi que sa meilleure vitesse de pointe établie dans le dernier tiers de la course, prouvent que l’Espagnol avait de la ressource. En revanche, la courbe très spécifique des performances de Jorge Lorenzo – unique pilote capable de hausser son rythme dans les derniers tours – continue d’expliquer plus clairement le duel qui a opposé durant les dernières minutes deux pilotes qui étaient pourtant séparés de 2.7s à 10 tours de l’arrivée, 2s 5 tours plus tard.
Là où Lorenzo a produit le maximum de son attaque, Pedrosa est apparu en retrait. Le Majorquin a, par exemple, toujours dépassé les 270 km/h dans ses 6 derniers tours, allant jusqu’à 278,4 ; au même moment, le Catalan n’a atteint cette cible qu’à deux reprises et n’a pas fait mieux que 275,1. Lorenzo a également enregistré ses meilleurs partiels aux secteurs 1 et 3 dans les derniers tours, tandis que Pedrosa n’a plus été capable de battre ses chronos intermédiaires après le 4ème tour. Durant la confrontation, les partiels du Catalan ont généralement été plus faibles, à de rares exceptions près, mais il a surtout perdu 0.57s sur l’un des secteurs, 0.4s à une autre occasion.
Si les données de la Honda font naître aujourd’hui des doutes quant à l’issue du duel si tout avait bien fonctionné, elles posent une interrogation à laquelle il sera impossible de répondre : Pedrosa aurait-il eu, lui aussi, le potentiel pour élever son rythme en fin de course ?
source: motogp.automoto365.com