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Deux cent quatre grands prix, un flirt désormais habituel avec des vitesses stratosphériques - 335,6 km/h hier, dans la ligne droite en descente du circuit Catalunya -, trois titres, 23 victoires au plus haut niveau, quelques accidents sérieux: Loris Capirossi, 31 ans depuis le 4 avril dernier, est un vieux de la vieille. Déjà un ancien de la course. Une valeur sûre qui ne connaît plus depuis longtemps la panique au guidon. «Le mot «peur» ne fait pas partie de mon vocabulaire», nous avait-il confié ici même en mars dernier, alors qu'il préparait sa saison 2004. La peur, cette peur terrible, s'est pourtant rappelée à lui. C'était mercredi soir, sur l'aéroport de Nice-Côte d'Azur...
«Avec Ingrid, mon épouse, nous nous souviendrons longtemps de cette journée. Nous avions une réservation sur un vol au milieu de l'après-midi, mais celui-ci a été annulé. Depuis Nice, nous avons repris la route direction notre domicile monégasque; en soirée, nous avons cette fois régulièrement embarqué dans le vol Iberia direction Barcelone. C'est là que...» Autour de lui, ses bons copains tentent de le faire rire. «Au moment où le pilote venait de mettre toute la puissance et que nous roulions sur le tarmac, nous avons entendu une explosion. C'était le moteur gauche. De la fumée est entrée dans le cockpit, du kérosène s'est enflammé. Le pilote a réussi à stopper l'avion juste avant qu'il ne s'abîme dans la Méditerranée. Sans ses réflexes, nous ne serions pas ici, Ingrid et moi.»
Loris reprend son souffle: «De toute ma carrière, jamais je n'ai eu aussi peur. Quand l'appareil s'est arrêté, j'ai pris Ingrid dans mes bras. Nous étions les deux vivants, plus rien d'autre ne comptait.»