Juste un mail coup de gueule concernant la puissance des lobbys financiers dans le sport et plus particulièrement celui qui nous intéresse tous ici, la moto.
En effet, la fin de saison s’accompagne tous les ans cette période de frustration liée à l’absence de GP pendant presque 6 mois. Mais elle représente également cette période d’ébullition intellectuelle ou se met en place l’échiquier de la saison prochaine. Et tous les ans, pour les fans Français, ce petit jeu des chaises roulantes représente le même stress accompagné de cette inoxydable question : Aura t’on un pilote Français bien placé dans un championnat de vitesse ?
Car comme chacun d’entre nous le sait, lors des tractations de fin d’année, la nationalité d’origine du pilote est aujourd’hui plus importante que son talent. Ainsi aux pilotes Espagnols et Italiens, très largement représentés dans le paddock des trois catégories, s’ajoute depuis quelque années une forte pression des constructeurs (à majorités Japonais) et des sponsors (à majorité Espagnols et Italiens) pour recruter des pilotes Japonais et Américains, histoire de redynamiser leurs images de marque dans ces pays. Pour prendre l’exemple simple et représentatif du motoGP, on peut s’apercevoir que ce cher Nicky Hayden, à qui Honda à donné dès sa première année de GP la meilleure moto dans le meilleur team, n’a pas réussi à faire mieux que quatre 3ième place en deux ans. Un titre de roukie de l’année au guidon de cette moto paraissant presque trop facile. Il va pourtant être reconduit dans la meilleure équipe sur la meilleure moto pour la saison 2005. A t’il mérité cette confiance sans faille du premier constructeur moto ? Sûrement pas si l’on prend en compte son seul talent (au demeurant fort bon comme l’ensemble des pilotes de GP). Alex Barros qui représente le marché sud américain au même titre qu’un certain Sebastien Porto comptent tous deux « seulement » 6 victoires, en plus de 15 ans de carrières pour l’aîné des deux et tout de même 9 années pour le plus jeune. Si ce dernier à bien gagné le droit de se voir confier un guidon d’usine, au vu de sa superbe saison 2004 et de son titre de vice-champion du monde, comment expliquer que Barros soit encore en lice pour piloter une RCV usine après 2 années de disettes. Et que dire du cas de Checa qui n’affiche que deux victoires et une quatrième place au championnat 1998 pour faits d’armes. Randy de Puniet possède déjà un palmarès supérieur au sien. Et à 32 ans Carlos semble être en perte de vitesse. Dès lors on peut se demander pourquoi Ducati tient à s’attacher ses services pour remplacer un Troy Bayliss décevant. La réponse réside dans sa nationalité, Espagnole tout comme celle de Fonsi Nieto qui depuis deux ans et son titre de vice champion du monde 250 en 2002 ne s’est illustré que par ses coupes de cheveux, ses coups bas en piste et ses petites amies. Et bien on le croira si on le veut mais il est, en effet, au centre des débats lorsqu’on parle des transferts en motoGP pour 2005. Sa renommé semble plus importante que le talent de nos Français, Arnaud Vincent en tête. Son cas est désespérant. Il s’agit d’un talent pur gâché sur l’autel du marketing. Que penser du transfert de Poggiali sur la meilleure Aprilia en 2003, alors même qu’il venait de perdre le titre 125 sur sa Derbi face à Arnaud Vincent et son Aprilia semi-usine. Ce dernier n’eut pas d’autre proposition l’année suivante que de continuer à officier en 125 au guidon d’une très rétive KTM. On connaît la suite, un nouveau titre en 250 pour Poggiali dès sa première année, et après une saison 2004 catastrophique au guidon de la machine la plus officielle du plateau, il est, semble t’il, assuré de pouvoir continuer sa carrière en GP. Vincent, lui, se débat en queue de peloton depuis 2 ans avec des machines indignes de son talent et de sa carrière et il va sûrement devoir quitter la scène des GP pour rejoindre les cieux plus cléments, avec les pilotes Français, du supersport. Ou a t’il péché ? N’est il pas un héros des temps modernes avec son home made style ? Il est à n’en pas douter un des pilotes les plus méritant du paddock, mais le talent et la personnalité ne sont rien comparés au marché que l’on représente. Et les Français ne représentent pas le bon marché, même aux yeux des commanditaires Français tels qu’Altadis.
La loi du marché est terrible et les espoirs Français brûlent sur l’asphalte des circuits internationaux à la façon d’un pneu arrière de M1 après une victoire de Rossi. Alors de deux choses l’une, soit on s’endette tous pour se payer 2 ou 3 motos, histoire de devenir le premier marché moto Européen et d’intéresser ainsi les constructeurs, soit on demande la nationalisation Italienne ou Espagnole afin de pouvoir supporter chauvinement les pilotes qui gagnent.
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